Niger : ces mouvements migratoires qui vident les villages

2 février 2015

Niger : ces mouvements migratoires qui vident les villages

Enfants resté au VillageLes populations nigériennes surtout celles de l’Ader sont très mobiles aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de la  région. Ces mouvements dépendent des calendriers agricoles. C’est ainsi qu’on observe à certaines périodes de l’année, les déplacements des nomades en hivernage (Peuls et Touaregs) vers le nord considéré comme zone de pâturage et vers le sud après les récoltes où ils campent quelques temps autour des points d’eau. S’agissant des sédentaires cultivateurs, les villages se dépeuplent juste après les travaux champêtres de leurs bras valides et il ne reste que les vieillards, les femmes et les enfants.

Au Niger, la population active est en grande majorité très jeune (plus de 50 %). Cela s’observe dans tous les secteurs. La population masculine est très mobile en raison d’un environnement austère et d’une forte dépendance à la pluviométrie et à l’utilisation des moyens de production archaïques. Ainsi, ces bras valides travaillent à peine 5 mois sur 12, en dehors de quelques-uns qui optent pour les cultures de contre-saison. La réussite de celles-ci dépend aussi sur bien des cas de l’hivernage. C’est-à-dire que, pour ceux qui s’engagent dans cette activité, s’ils n’ont pas une alimentation suffisante pour couvrir leurs besoins le restant de l’année. Les produits de l’effort reviendront aux commerçants usuriers qui leur font des avances. C’est pourquoi, face à un sous-emploi important qui se développe, cette population vit dans une oisiveté semi-permanente. N’ayant rien à faire durant plus de la moitié de l’année, ces jeunes migrent vers les grands centres et les pays voisins, en majorité vers la Côte d’Ivoire, le Nigeria, ou les pays de l’Afrique de l’Est. Le choix du pays se fait parfois en un simple hasard. Quelquefois, il est influencé par les récits de cela mêmes qui ont fait les premiers pas. Les grands aventuriers tentent la mer pour rejoindre l’Europe. Hier, j’étais dans un village situé à 30 km au nord de Tahoua appelé Barmou. On peut compter les rares personnes qui sont présentes.

Ils font tout cela dans le seul but de trouver le bonheur pour eux et leurs familles restées au Village. Dans cet intervalle, il est difficile de trouver après les récoltes une famille qui n’a pas au moins une personne en exode. Si un problème surgit dans un village, aucun bras valide pour y faire face. Ces vieillards, les femmes et les enfants, sans défense, seront toujours les premières victimes. A travers l’initiative 3 N (les Nigériens nourrissent les Nigériens) le gouvernement actuel pense réduire ce phénomène migratoire.

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