Première étape du mariage, en société Hausa

11 février 2015

Première étape du mariage, en société Hausa

demande de mariageDans cette société à prédominance islamique, le mariage est de type dotal le mari doit verser une dot pour sa femme. La dot (sadaki) versée, exclusivement en argent, est de 30 000 Fcfa à 50 000 Fcfa. Elle est considérée comme le cachet légalisant l’union entre un homme et une femme selon les principes islamiques. La dot est remboursée par la femme lorsqu’elle décide de quitter son mari. C’est ce qu’on appelle le rachat. Dans le cas contraire elle revient de droit à la femme. Ce mariage  fait en plusieurs étapes. Aujourd’hui j’ai essayé de vous éclaircir sur la première étapes celle des démarches non officielles.

Les démarches officieuses :

Au début dans  les villages, que ça soit pour le jeune garçon ou pour la jeune fille, les parents décident de leur mariage sans demander leurs avis. C’est ainsi que deux chefs de famille peuvent décider de marier leurs enfants pour renforcer les liens familiaux ou amicaux. Les conjoints ne sont pas consultés mais ils sont informés. On utilisait cette formule qui a tendance à faire de la fille un objet ; lorsqu’il s’agissait d’informer le jeune garçon par exemple on disait : « je t’ai donné une telle » ou « je t’ai réservé une telle ». Mais pour informer la jeune fille, on disait et on continue à le dire  même maintenant dans les zones rurales: « je t’ai donnée à un tel ». Ces propos tenus par le chef de famille, étaient de caractère autoritaire et souvent sans recours. Beaucoup de femme ont perdu leur mariage en tentant de s’opposer à une décision de l’époux concernant un mariage.

De nos jours, la situation tend à changer pour les garçons, mais elle reste et demeure la même pour les filles. Le jeune homme, pour sa part, opère son choix, soit parmi les jeunes filles proposées par ses parents ( c’est le plus fréquent) ou ses camarades, soit sur la fille qu’il a librement choisie.

Cependant, il y a des rares cas où les parents imposent au garçon leurs choix. Après cette phase, les parents du jeune homme se renseignent sur la jeune fille, sa famille dans un premier temps (si elle est méconnue par ces derniers) . Ainsi, s’il n’y a pas d’obstacles et autres empêchements (lignage lépreux, esclave, griot, forgeron, etc.). Ils vont chez les parents de la jeune fille. Dans un deuxième temps, le père du jeune homme accompagné d’une ou de deux personnes de sexe masculin et/ou les délégués de celui-ci vont chez la famille de la jeune fille pour demander la main de la fille ; ce que l’on appelle : Tanbaya arme ou aure « demande en mariage ». Cette démarche est effectuée selon la formule ordinaire : Mu tahi in da uwayen ta ou wakilan ta « On va chez ses parents ou ses tuteurs ». Ces parents sont généralement masculins car lorsqu’on trouve uniquement les femmes, c’est elles mêmes qui disent : ku tahi ku ga maza « allez-y voir les hommes ». En fait les femmes bien qu ‘elles peuvent s’opposer dans certaines circonstances, ont généralement une voix consultative. Après la rencontre des deux parties, le verdict est soit prononcé sur  le champ lorsque la famille de la jeune fille accepte la démarche, soit repoussé à une date ultérieure lorsque la nécessité d’une consultation intrafamiliale (famille de la jeune fille) s’impose. Lorsque l’avis est définitivement favorable, les deux parties fixent le jour où on doit célébrer le contrat (cérémonies religieuses) de mariage, « daurin aure ». Ainsi, la famille de la jeune fille fait tous les frais pour recevoir la délégation du jeune homme, lorsque la jeune fille réside dans un village autre que celui du futur conjoint.

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Commentaires

Bachir Adamou Baoua
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J'ai vraiment apprécié votre oeuvre. Cet un grand exploit. Mais j'ai cherché celui du mariage Zarma je pas trouvé. Si vous pouvez le publié aussi, sa serait encore plus géniale.

mahamadou ibrahim
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Assoumane harouna je suis à la recherche d'un livre de boubou hamma "l'origine des haoussas"

Ousmane
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J'ai aimé. Mais c'est ma fille qui a choisi son futur mari, et je ne sais pas comment aborder la question avec la famille.