Journée internationale de la femme, mais quelle femme ?

9 mars 2015

Journée internationale de la femme, mais quelle femme ?

Femmes rurales
Femmes rurales

Au Niger, on affirme dans le milieu intellectuel féminin que, depuis la conférence de Beijing, il y a cela 20 ans, des progrès estimables ont été enregistrés en ce qui concerne la promotion de la femme. Il est apparu une plus grande prise de conscience par les Etats de la nécessité de prendre en considération les préoccupations des femmes. Les gouvernements se sont plus qu’auparavant investis à promouvoir les droits des femmes. Ainsi ont été créés des ministères en charge de la Promotion de la femme et du genre. L’élaboration et l’adoption des politiques et programmes pour booster les changements. Une prise de conscience par les femmes elles-mêmes a été constatée et s’est traduite par un engagement sans précédent des femmes en vue de l’amélioration de leurs conditions de vie.

Pour mieux les atteindre, les organismes qui appuient ces femmes leur imposent de s’organiser en groupements. Pour eux, cela favorisera sans nul doute l’entre aide et le transfert des connaissances entre elles. En cela, en 2013, le répertoire réalisé par le ministère chargé de la question féminine révèle la présence au Niger de plus de 25 000 groupements féminins avec plus de  700 000 adhérentes. Ces femmes s’investissent dans leur grande majorité dans les activités régénératrices des revenues (AGR).

Des organisations non gouvernementales (ONG) et autres associations ont vu le jour dans le seul et unique but de défendre le droit de la femme au Niger. La situation administrative des femmes citadines et instruites a considérablement évolué. Sa représentation à l’Assemblée nationale a considérablement augmenté passant d’une femme député en 1999 à 16 femmes députés à la dernière législature en 2011. En même temps le nombre de femmes au gouvernement est passé d’une femme à 8 femmes actuellement. Les femmes rurales siègent dans des conseils de municipalités en tant qu’élues locales. Elles sont au nombre de 630 femmes conseillères municipales. Parmi elles, deux ont été élues maires de leur commune respective dans la région de Tahoua. Bien que des progrès considérables aient été accomplis depuis, beaucoup restent à faire. On parle d’amélioration des conditions de vie, évolution, progrès ou émancipation des femmes, mais de quelles femmes il s’agit ?

Pendant des siècles, le statut de la femme rurale était le même. Au Niger, des études consacrées aux rapports hommes-femmes et les mouvements conduits en faveur des femmes au cours de ces dernières décennies ont abouti, de nos jours, à l’adoption de plusieurs textes qui visent l’égalité des sexes et la promotion de la femme. Il en est ainsi de la Constitution de 2010, qui interdit toute discrimination entre les hommes et les femmes en son article qui stipule que « le Niger est un Etat de droit, il assure à tous l’égalité devant la loi sans distinction de sexe, d’origine sociale, raciale, ethnique ou religieuse ». Malgré ces bonnes intentions, les contraintes socioculturelles continuent de faire obstacle au processus de l’égalité entre les hommes et les femmes. Cette situation est très visible dans les zones rurales où les comportements relatifs aux rapports hommes-femmes sont fortement rattachés aux pratiques coutumières et aux croyances traditionnelles. C’est-à-dire que les manières d’agir se conforment à la juridiction traditionnelle qui régit la vie du groupe, de la communauté ou de la société dans son ensemble.

 

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