Les « poumons » économiques du Niger

15 avril 2015

Les « poumons » économiques du Niger

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Au Niger, l’agriculture et l’élevage se côtoient bien qu’ils ne soient pas complètement intégrés l’un dans l’autre. De plus, des paysans ont certes des champs, mais à côté, ils élèvent quelques animaux, des petits ruminants au gros bétail. Il est important de souligner que la sécheresse de 1984 avait considérablement réduit l’effectif du cheptel dans ce pays. L’apport de ces deux secteurs se chiffre en centaines de milliards de F CFA dans le développement économique du pays.

La position géographique du Niger en fait une zone d’élevage qui est le domaine privilégié des nomades. L’élevage occupe une place importante, c’est la deuxième mamelle économique du pays. Ce secteur représente 13 % du PIB national et 35 % du PIB agricole. En cela, le Niger reste le plus grand fournisseur du bétail pour des pays comme le Nigeria. Chaque jour, devant les bureaux de la douane de B’Konni, ce sont des milliers de têtes d’animaux qui attendent la traversée de la frontière. L’exploitation du potentiel productif du secteur de l’élevage se fait à travers plusieurs filières comme : bétail sur pied ; viande ; cuirs et peaux ; lait et dérivés. Chez nous, l’élevage est de deux types. Ainsi on distingue : l’élevage traditionnel de type extensif touchant la quasi-totalité du cheptel basé sur la transhumance. Il y a aussi, l’élevage semi-extensif basé sur l’embouche, mais très peu développé. Selon le bilan de l’an 4 du président de la République pour la modernisation de l’élevage :1 273 vaches ont été inséminées, 314 fermes modernes et 18 fermes avicoles appuyées pour leur installation, 53 719 kits ménages et 27 984 kits volailles mis en place. En plus, dans le cadre de la reconstitution des petites unités familiales 285 036 petits ruminants, 15 174 ovins, 4 110 bovins d’embouche, 261 chameaux, 2 113 vaches laitières, 1 603 taurillons géniteurs, 31 508 pintades et poules ont été distribués aux populations vulnérables.

Bientôt, c’est le début de la saison des cultures au Niger. L’agriculture constitue la principale activité de la population, en dépit de l’insuffisance des terres de culture qui sévit dans le pays. Près de 85 % de la population active vit dans les zones rurales avec comme activité principale l’agriculture ou l’élevage. Essentiellement traditionnelle, l’agriculture au Niger représente environ 34, 8 % du PIB.  Les principales cultures sous pluie sont le mil, le sorgho, le niébé. Elles sont généralement cultivées en association. Il faut aussi ajouter la pratique des cultures de contre saison (oignon, manioc, patate douce, choux, etc.) dans les vallées, autour des points d’eau et autres sites aménagés à cet effet. La population agricole est tributaire des facteurs climatiques et pressions parasitaires. La terre constitue une source de survie pour les paysans qui en sont les usagers. Le droit d’usage se transmet par l’héritage, ce qui aboutit au morcellement des terres. La taille de l’exploitation diffère d’une zone à l’autre, d’une ethnie à l’autre, d’un groupe social à un autre. L’augmentation de superficie est surtout liée à la disparition des jachères d’une part et la mise en valeur des terres récupérées par sous-solage des plateaux d’autre part. Cette année, le gouvernement a mis en place des semences de toutes catégories au niveau des régions. Il s’agit de 33 724 tonnes de semences de céréales (mil et sorgho), de 5 251,372 tonnes de semences légumineuses (niébé et arachide), de 2 694 755 tonnes de semences de céréales irriguées (maïs et blé),
31 721 295 kg de semences potagères, de 5 530 tonnes de semenceaux de pommes de terre et plus de 62 millions de boutures de manioc et patate douce (bilan présidentiel).

Un villageois sans champ, c’est comme un militaire sans arme. La possession de champs et d’animaux constitue un moyen d’affirmation de soi dans les villages nigériens.  Malgré l’absence quasi totale de l’industrie agroalimentaire, la modernisation de ces secteurs doit être prise au sérieux.

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Commentaires

abou illiasso
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Ces deux secteurs qui constituent un levier important de notre économie doivent avoir une subvention de l'état pour avoir un très bon rendement . Ainsi nous pouvons développer le secteur commercial .