C’est quoi ton surnom ?

28 juin 2015

C’est quoi ton surnom ?

Vous êtes né un jour de marché, vous êtes le deuxième de la famille ou votre père est tailleur ? Voici le surnom que vous auriez au Niger.

Chez moi, beaucoup de personnes ont un surnom, parfois depuis la naissance. Le surnom a un aspect culturel, coutumier qui diffère d’une ethnie à une autre, d’une région à une autre en ce qui concerne mon pays.  Ils expliquent la position d’un enfant à sa naissance, son lien avec ses frères ou ses cousins. Un surnom peut faire référence à la date, la période durant laquelle l’enfant est né.

Dans la société traditionnelle nigérienne, une femme ne prononce jamais le nom de  son premier enfant. C’est une honte pour une mère de discuter même avec lui. C’est pourquoi dès l’âge du sevrage il est confié à l’une des grands-mères. La tradition lui interdit également de le saluer s’il revient du champ ou du voyage ni de prendre ses cadeaux. La communication entre elle et lui se fait par l’entremise de ses petits frères. Au village, je n’ai jamais entendu notre voisine, épeler même les noms des homonymes de son enfant. Mais tout ça c’était avant, me confie une octogénaire : »Les femmes aujourd’hui, prononcent même les noms de leurs maris« .

En ce qui concerne les surnoms, chez les Hausa, la plupart des surnoms correspondent à  des saisons, ou autres  événements naturels. Ainsi, un enfant né pendant les récoltes, aura comme surnom Guirbaou. Si c’est pendant la récolte du Niébé, il est donc surnommé Roro. D’autres surnoms dépendent des jours de marché d’un tel ou tel village. C’est le cas de Dan Toulou, né le jour du marché de Toullou, Iddar, né le jour du marché de Guidan Ider ou encore Dan ladi un enfant né le dimanche. Il y a aussi Sagoumou, une fille née le jour du marché de Badaguichiri qui correspond au jeudi. D’autres surnoms ont un lien direct avec la fonction du mari actuel ou de l’ancien. C’est le cas de Magori (guérisseur traditionnel) ou Téla : tailleur.

Les surnoms des autres sont fonction de leur position de naissance. Celui qui suit les filles est appelé Tanko. Quand c’est la fille qui suit les garçons, elle est surnommée Déla. Un enfant est appelé Abarchi quand tous ces grands frères décèdent dès le bas-âge. Pour celui qui est né après le décès de son père, sa maman lui attribue automatiquement le nom de Kamayé, Koumayé quand c’est une fille. Cependant d’autres surnoms péjoratifs : v’est le cas de des sobriquets des enseignants faits derrière leur dos par leurs propres élèves. Quand nous étions au lycée, certains élèves appellent un de leur professeur « ampoule grillée« , deux autres Sukun et Tamarbuta.

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Commentaires

Benjamin Yobouet
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Merci pour ces informations. C'est aussi la culture et la diversité culturelle. Bien à toi au passage !

HAbibou Assoumane
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Merci beaucoup pour l'intérêt que vous porter sur mes écrits.