Le Hadj 2015 au Niger, serait-il différent des autres?

14 septembre 2015

Le Hadj 2015 au Niger, serait-il différent des autres?

Le pèlerinage au Niger, est toujours jalonné de péripéties fâcheuses et éprouvantes, marquées par le désenchantement face aux belles promesses non tenues d’une part des responsables des agences ou ses représentants et d’autres de l’état lui-même. Ces problèmes sont devenus routiniers. Actuellement, les pèlerins nigériens vivent un véritable calvaire par manque de visa ou encore de vols pouvant les transporter vers les lieus saints de l’islam. D’aucun pointent du doigt la commission nationale de Hadj.

Le voyage annuel à la Mecque pour le pèlerinage se fait à travers des agences de voyage au Niger. Le secteur est très bénéfique et a entrainé la création de beaucoup d’agences dans le pays en dépit de leur incapacité. Ce culte est devenu un vrai business dans lequel, la clientèle dépense énormément. Les chefs d’agences profitent dans certaines conditions de l’ignorance de cette dernière pour se remplir les poches. Chez moi, tout comme dans la sous-région, chaque année, pour des raisons diverses, beaucoup de candidats ne font pas le voyage. Tous les départs pour l’Arabie se font de Niamey. Mais de là, l’aventure s’arrête pour les autres, sans connaitre véritablement la cause sans aussi avoir au moins visité notre seul aéroport international. Bien que beaucoup font leurs versements dans une période relativement précoce,. Mais cela ne les mets nullement pas à l’abri des suspenses et des désagréments imputables à manque d’organisation. Faut-il aussi reconnaître que 80% des pèlerins nigériens, effectuent ce voyage grâce aux financements des tierces que   sont généralement les membres de leurs familles, les généreux donateurs et de quelques bonne volontés ou organisations. Leur prise en charge est totalement assurée par leurs parrains.

L’incapacité des agences de voyages

Certaines agences de voyage au Niger sont à l’image du pays lui-même. Leur service est médiocre et décentralisé. Elles manquent de ressources pour risquer les voyages de regroupement internes aux régions. Et c’est à elles qu’on confie le destin religieux des fidèles musulmans qui se réalise au-delà du continent. Pour cela, elles  étaient obligées de  sous-traiter avec celles qui ont les moyens. L’agence sous-traitante, doit d’abord s’occuper de ses fidèles clients en premier : le premier venu, premier servi. A la surprise de tous, des chefs d’agences deviennent introuvables chez eux tout comme à leurs bureaux. Ils disparaissent dans la nature ou tombent malade dès que le début du hadj s’approche. Ils redeviennent injoignables, même par téléphone. Ils ont mal géré les frais d’inscription et ne peuvent plus faire voyager tous leurs clients. Mes amis, la foi s’éclipse parfois quand on est en possession de grosse somme de l’argent. Et je ne cesse de le répéter toujours à mes interlocuteurs, en matière de liards, nul n’est parfait. Pour ainsi dire,  le fatalisme religieux conduit les populations à  ignorer le statut capitaliste de ces agences de voyage. La clientèle pense qu’elles sont en train de le faire « à cause de Dieu ». Jamais ! La longue barbe ne fait pas le Saint, ainsi que les habits ne font pas le moine.  Étant donné que, beaucoup d’entre eux ont séjourné en prison pour des cas d’escroquerie et d’abus de confiance. Dans le même ordre d’idée, cette année, 133 pèlerins nigériens accusent leur agence d’abus de confiance. Ils disent avoir payé chacun d’abord la somme requise. Mais peu de temps après, on leur demande de d’ajouter encore 200.000 F CFA soit 2.500.000 FCFA. Ce montant versé est au-delà du prix officiel  de 2.300.000 conjointement fixé au sein d’un comité paritaire créé par le Ministre du Commerce. Les  agences organisant le hadj au Niger sont gourmandes et leurs responsables avars quand ils ne respectent plus les quotas qui leurs ont été alloués. Le nombre de pèlerins octroyé à l’entreprise incriminé par le Commissariat à l’Organisation du Hadj et de la Oumra (COHO) est de 430.  Aujourd’hui seuls 297 ont satisfait  les conditions d’un voyage à la Terre Sainte. Le reste est obliqué par le manque de visa.  La mauvaise gestion ne s’arrête pas seulement au niveau des services étatiques. Au sein des structures, la situation est la même. Au regard de cette situation, le Réseau des Organisations des Consommateurs du Niger (RASCONI), a tenté de négocier en vain le remboursement de 332.500.000 FCFA de cela qui ne feront pas certainement le voyage. Car après plisseurs rendez-vous non honorés, l’entreprise  a affirmé enfin qu’elle n’a aucun sous, et n’a aucune garantie pour souscrire un contrat avec une banque sur place. Déjà, trente-cinq d’entre eux ont porté plainte. Finalement, ce samedi, le Premier Ministre a donné des instructions fermes à le COHO, pour rendre effective le voyage de ces malheureux.

Le COHO va-t-il réussir le pari ?

Le véritable casse-tête des pèlerins et futurs pèlerins au Niger reste est demeure le transport, cela en allée ou au retour. Les fidèles pèlerins doivent attendre des heures et des heures à l’aéroport comme des sans-abris.  Pourtant, ils ont payé cher et très cher pour préparer ce voyage. Pour faire face à tous ces manquements, une commission chargée du Hadj a été créée par les autorités actuelles. Mais pour, être une solution palliative, le COHO est devenue lui-même un autre problème. Au lieu de faciliter les choses, la commission ne fait que les rendre  plus difficiles qu’elles ne le sont. A part son amateurisme décrié par certains chefs d’agence, il existe un sérieux problème de communication à son sein. Des heures de départ très contradictoires sont communiquées aux voyageurs. Tantôt on leur dit le départ c’est à minuit, tantôt  à midi. Le jeudi à 22 heures j’entends un autre communiqué sur une radio privée locale demandant les futurs pèlerins résidents à Tahoua et ses environs de se présenter à l’arène de lutte traditionnelle le matin pour leur départ à Niamey. Ce que les gens oublient, la radio n’est plus écoutée comme avant. L’arrivée du téléphone portable avec sa technologie multiforme dans la vie des populations rurales nigériennes a révolutionné beaucoup de choses. Cette année, le quota attribué au Niger par les autorités saoudiennes est de 6 000 pèlerins. Mais le COHO, a confié le transport de tout ce monde à une seule compagnie. Alors que cette dernière comme certains le soutiennent n’a même pas de titre de transport. En plus, elle est sans infrastructures. Car selon eux toujours, elle ne possède même un taxi à son nom, à plus forte raison un avion de ligne personnel. Le pèlerinage est un pilier qui devait servir à apaiser le cœur et raffermir la foi du croyant.  Des mesures doivent être prises chez qui de droit pour lui garantir cette noble mission. Comme tout citoyen, le pèlerin a aussi droit à la protection contre les individus véreux qui tapissent dans le lobby organisateur des voyages pour  la Hadj et la Oumra. Personne n’est au-dessus de la loi pour s’assurer éternellement la pitance de l’escroquerie organisée.

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