Rentrée scolaire au Niger

2 octobre 2015

Rentrée scolaire au Niger

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Le mois d’octobre se caractérise au Niger par la rentrée des classes dans le primaire et le secondaire. Après trois mois de vacances méritées, les élèves du primaire, des collèges d’enseignement général et technique ont repris le chemin de l’école pour neuf mois de durs labeurs. La préparation ou plutôt l’impréparation des rentrées scolaires est devenue un problème routinier dans le pays.

Les vacances sont de grands moments de repos pour les scolaires vivant dans les centres urbains. Dans les zones rurales, elles sont pour les élèves et même certains étudiants, une période de travaux champêtres. Pour moi, travailler dans les champs est plus difficile qu’aller à l’école. Quand j’étais élève, j’enviais toujours ceux qui racontaient leurs récits de vacances, car il n’y a pas de vacances dans les villages.

La rentrée académique 2015-2016 s’annonce timidement dans la ville de Tahoua. Elle ressemble à toutes les autres. Cette année, elle commence vers la fin de la semaine puisque le 1er octobre est un jeudi. Beaucoup d’enseignants ne regagneront pas leur poste avant samedi. Ils ne montreront pas leurs beaux habits cette année au premier octobre. Ils continuent certainement la fête de tabaski et trouveront une bonne excuse pour prolonger leurs vacances et profiter d’un long week-end. Aussi, beaucoup d’entre eux  (les contractuels) refuseront de reprendre la craie, vu le nombre de mois impayés qu’ils ont accumulés. En cela, l’Etat et les syndicats, doivent d’accorder leurs violons, pour une rentrée scolaire apaisée sans prendre en otage les milliers d’enfants pauvres qui ne peuvent aller que dans ces institutions publiques. L’éducation des enfants est un investissement sûr. En effet, c’est eux qui assureront la relève de demain.

Dans les villages, les élèves ne reprendront pas vite le chemin de l’école. Comme la pluviométrie a été satisfaisante dans beaucoup de zones, les récoltes seront relativement bonnes et les besoins en main-d’œuvre se poseront avec acuité. Beaucoup de parents préfèrent garder leurs enfants avec eux un bon moment afin d’effectuer le maximum des travaux champêtres. Les enfants ruraux, ne goûtent presque jamais au plaisir lié au premier jour d’une rentrée scolaire. Pas de photos, certains se présentent seuls à l’école sans leurs parents. Perdre une demi-journée de travail en conduisant son fils à l’école, le paysan nigérien ne le tolère pas. Néanmoins, la formation débutée depuis le mois de septembre de certains enseignants contractuels sans formation initiale rendra, la rentrée moins effective dans certaines écoles rurales tout comme dans les centres urbains. La construction des classes en paillotes n’est pas pour bientôt. Le matériel essentiel pour sa confection (les tiges de mil ou du sorgho) n’a pas commencé à être coupé.

Un tour dans quelques établissements publics de la ville de Tahoua, m’a permis de m’imprégner de l’état des préparatifs de cette rentrée des classes. Dès la veille, les directrices de certaines écoles étaient présentes dans leurs différents établissements. Un coup de balai ici, un coup de hache par là. Chacune veut que son école change de visage avant le grand jour du jeudi 1er octobre.

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