Niger : Conseil d’investiture du parti au pouvoir

8 novembre 2015

Niger : Conseil d’investiture du parti au pouvoir

Participants au congrès d'investiture PNDS TARAYYAAu Niger, le choix du candidat à l’élection présidentielle se fait à travers un conseil dit d’Investiture, à l’instar des autres pays francophones. Les militants à travers leurs sous-sections et sections, s’organisent en conseils fédéraux régionaux d’abord, où les tendances et les consignes de votes s’affichent clairement. Quand tous les risques de contestations et autres zizanies sont écartés, les instances dirigeantes du parti choisissent une ville qui abritera le congrès national d’investiture. Le choix de la localité est parfois fonction du poids politique et/ou des moyens matériels et financiers d’une formation politique.

C’est ainsi qu’après le MODEM LUMANA avec l’investiture de Hama Amadou (absent toujours du pays), le RDR TABAT de l’ancien Ministre de Plan aujourd’hui dans l’opposition Amadou, le PNDS TARRAYA, parti au pouvoir est la troisième formation à élire, pardon à désigner sans surprise le président Issoufou Mahamadou comme candidat aux prochaines échéances électorales de février 2016. Chez moi, il est indéniable que les formations politiques ne partent guère en congrès d’investiture avec plus d’un candidat. Celles qui ont tenté l’expérience, étaient sorties affaiblies plus que jamais. C’est le cas de SAWABA et de la CDS pour ne citer que celles-là. Les candidats malheureux, ne croient jamais à leur débouclée. Ils préfèrent créer leurs propres partis. L’être humain adore la complétion, mais il n’aime pas la défaite. Dans la sphère politique nigérienne en effet, il est parfois difficile de ruminer une défaite. C’est pourquoi, plusieurs formations politiques résultent d’antagonismes entre candidats. Aujourd’hui, les partis qui naissent de cet état de fait, ne sont présents qu’à travers leurs noms. Ils sont souvent incapables d’organiser les congrès ordinaires sans l’appui des partis auxquels ils ont manifesté leur « subordination ». Raison de plus, qu’elles ne représentent pratiquement aucun poids sur l’échiquier politique national. Notons enfin que, l’histoire démocratique de mon pays a démontré que des années 90 à nos jours, sur une soixantaine des partis politiques, seuls quatre en occurrence la CDS RAHAMA, le RDP JAMA’A, le MNSD NASSARA et le PNDS TARAYYA ont pu porter leur candidat à la magistrature suprême, c’est-à-dire à la présidence de la république avec toujours le soutien des partis alliés.  

Organisation des échéances électorales 2016 

Les partis d’opposition inquiets à jamais, pensent que le pays risque de tomber dans une crise politique et institutionnelle sans précèdent. A en croire leur dernière marche pacifique du dimanche passé, le Front Démocratique Républicain, doute de la bonne foi des responsables actuels à organiser des élections transparentes libres et honnêtes, malgré les propos sans cesse du président Zaki qui discourent le contraire. Si Les soupçons, de l’opposition nigérienne ne sont pas  fondés, a-t-elle peur de la nouvelle norme ouest africaine: gagner au premier tour ? Issoufou, peut-il se passer du modèle guinéen ou ivoirien ? Il est investi par son parti au moment où les critiques acerbes  contre le fichier électoral venaient même de son fief, Tahoua. La nouvelle coalition, le FRP (à ne pas confondre avec  Front Patriotique rwandais) qui regroupe les principaux partis politiques de l’opposition, les organisations syndicales et les structures de la société civile réclame même un audit du nouveau fichier électoral. Le PNDS TARAYYA, dans ses projections voulait gagner la région de Tahoua à 75% en février 2016. Selon le dernier Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH), la région de compte 1 649 575 électeurs potentiels en 2015 contre 1 299  525 en 2010. Malgré les moyens colossaux mis à la disposition de la CEFEB, seuls 1 452 897 électeurs ont été retenus. Près de 20 000 personnes en âge de voter sont oubliés par le CFEB/Tahoua et n’auront pas la chance d’exprimer leur sans avenir électoral. Selon le chef de fil de l’opposition et Président du MNSD NASSAR Seyni Oumarou, le fichier est plein d’erreurs. Des fiches électorales d’un village se trouve miraculeusement dans un autre village Le recensement électoral 2015, a été presque un échec dans tous les 2437 villages et hameaux de la région. Des bureaux de vote qui existaient bien avant sont maintenant introuvables sur le fichier actuel. Que s’est-il vraiment passé ? Un rapporteur communal m’informe que certaines localités, des villages entiers ont été radiés du fichier après avoir été recensées. Pourquoi ? Tout le monde reconnait que des moyens colossaux ont été investis pour ce renversement, 6 fois plus que ceux du RGPH ajoute ce même rapporteur. Le ficher actuel dont dispose la CFEB est-il vraiment fiable au point d’empêcher des probables contestations des résultats lors des futures élections ?

Les points forts du Congrès d’investiture du PNDS TARAYYA

C’était le palais de sport de Niamey qui a été choisi pour abriter les assises du parti rose. Cadre, grand et petit du parti, les alliés, les organisations de masses sont présents à Niamey pour l’amour du seul parti socialiste du pays.  Au total c’est plus de 2 600 délégués qui sont présents dans la capitale nigérienne ce samedi. Tahoua est présente avec 117 participants (71 délégués, 5 membres fédéraux  et 46 observateurs). C’est dans une motion spéciale lue par Madame Aichatou Kane que, les participants à ce congrès ont à l’unanimité accordé leur confiance à Issoufou Mahamadou. Ce dernier n’a pas assisté à cette grande rencontre d’une journée, car son statut l’interdit. Monsieur Bazoum Mohamed président national du parti qui a clôturé les travaux. Il a ainsi, appelé les militants à la mobilisation en vue de réaliser la promesse faite par toutes les délégations celle de réélire Issoufou, pourquoi pas même au premier tour.  Pour les trois mois qui restent, Bazoum a promis à tous et toutes celles qui sont présents ce samedi au plais du 29 Juillet, d’être avec eux dans toutes les régions du pays pour mener la bataille dans le détail. En substance a t-il dit, le parti mettra en œuvre l’ensemble des conditions qui paraitrons indispensables à fin qu’ils réaliseront leurs objectifs. Ces derniers seront probablement atteints. Mais que serait-il du cas de certains députés ? Des militants alertent déjà, de tout faire pour échouer certains candidats du PNDS  lors des prochaines législatives. Pourront-ils exécuter leur menace quand le parti commence à distribuer les pièces de pagnes avec le nouveau slogan de campagne : KAYI MUN GANI MUN GODE (tu as fait, nous avons vu et merci?

Partagez

Commentaires