Donne-moi mon pantalon !

Article : Donne-moi mon pantalon !
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30 mai 2016

Donne-moi mon pantalon !

Des responsables qui couchent avec les  femmes de leurs subordonnés sont nombreux. Les masques de beaucoup d’entre eux sont tombés. Voici l’histoire de Sani, sa femme et son patron. Ceci est un récit tiré d’une histoire vraie. Mais, tous les personnage de cette histoire sont fictifs. Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé n’est que pure coïncidence.

Sani Komando fait partie de ces fonctionnaires aux comportements exemplaires. Il travaille dans une ONG internationale. C’est le responsable du suivi et de l’évaluation. Il  a un salaire confortable qui lui permet de se prendre en charge et même  de s’occuper de la famille au village.

Il s’est marié à l’âge de 19 ans pour divorcer 3 ans après. Il  s’est remarié le mois passé après 20 ans de célibat. Pourquoi a-t-il pris tout ce temps ? Grâce à son travail, il menait pourtant une vie de pacha. Dans tous les quartiers où il a vécu, il entretenait des filles. A cause de sa situation matrimoniale et de son comportement,  son précédent bailleur l’a chassé de sa maison. C’est d’ailleurs pourquoi il s’est remarié sous la pression de ses parents, de ses amis et de ses collègues de travail. Dans ma ville, avant de trouver une maison à louer, tu dois satisfaire à une condition : être marié. Au nom de la religion, les propriétaires de maison préfèrent que ça soit un marié qui habite leur maison. Selon eux, le célibataire est un fornicateur. Il pourra avoir une « sorte de commission » sur les péchés qu’il commettrait dans la maison. Quelle idéologie ! Mais ce principe ne s’applique qu’aux nationaux. Les travailleurs expatriés ne rencontrent pas ce genre de problème. Surtout si c’est un blanc. Il peut amener autant de filles qu’il veut dans la maison. Inviter ses amis pour boire de l’alcool. Qu’il soit gai ou travesti, il trouvera une maison facilement. Ce sont les mauvais voisins qui font des commérages sur les comportements du locataire. Une fois que ça tombe dans les oreilles du propriétaire, tu es chassé sans préavis. Mais, pour le blanc ou l’expatrié, il ne lève même pas son petit doigt. Pourquoi ce favoritisme ?

Sani Komando a eu une nouvelle maison à quelques pas de son lieu de travail. Il s’est marié avec une enseignante venue de Diffa. Elle s’appelle Inissafa. Selon les rumeurs, elle a fui l’insécurité qui sévit dans la région. Mais en vérité, son époux alcoolique la violentait, elle et sa fille, quand il était sous l’effet de la drogue. Elle s’est installée à Tahoua chez une tante qui lui a facilement trouvé un poste dans une école primaire dans la commune. Il a fait sa connaissance au trésor pendant qu’il rendait visite à son ami qui travaille là-bas. Ils ont commencé à se voir en cachette. A plusieurs reprises, ils étaient allés au restaurant ensemble. Le mari de sa tante n’accepte sous aucun prétexte qu’un homme rentre chez lui pour discuter avec ses propres filles. Le jour où il te surprendra, il te demandera d’amener ta dote si réellement tu aimes la fille, et dans le cas contraire, de ne plus revenir.

 Trois (3) semaines se sont écoulées. Tout le quartier est au courant de la relation de Sani et de Inissafa. Connaissant son tuteur, Inissafa proposa à Sani Komando de se marier. Pour fuir le sujet, il rétorqua qu’il n’a pas d’argent pour la dote. Inissafa est une très jolie femme. C’est une peulh. Personne ne peut résister à son charme. Sani est acculé. Il n’a pas de choix. Il a dit oui sans hésitation. Surtout, elle lui a dit d’amener ce qu’il pouvait pour la dote. Inissafa ne s’est pas montrée gourmande. Est-elle vraiment sincère ? Ou bien veut-elle seulement trouver un mari ? Ils se sont mariés de la façon la plus modeste. Tout le monde parlait de la parfaite organisation qui a caractérisé leurs fiançailles et leur mariage. Toute la ville cite leur mariage en exemple des unions bien réussies.

 Après deux semaines d’union sacrée, Sani n’a pas encore consommé son mariage. Il n’a jamais couché avec Inissafa. Ceci est une situation inattendue pour la nouvelle mariée. Elle qui a fait le sermon de le rendre heureux, la voilà en face d’un mari dont le « bijou familial » ne vaut rien. Comme explication, il se cache derrière une forme hémorroïdaire très compliquée qui lui empêche de bien mener une activité sexuelle. Il lui confia que s’il réussit son traitement, il répondra à toutes ses exigences. Et pour la calmer, il lui parla des ses anciens exploits sexuels. Il ajouta que toutes les femmes qui ont couché avec lui, l’ont supplié de le refaire. En vérité notre suivi évaluation ne souffre d’aucune forme d’hémorroïde. Il n’a jamais couché avec une femme. C’est un impuissant. Cela est arrivé quand il était élève. Lors d’une manifestation estudiantine, il n’a pas pu échapper aux policiers qui les poursuivaient. Il a été pris avec certains de ses camarades et conduits au commissariat. Il a reçu un coup fatal de matraque entre les jambes. Dès lors il a perdu l’usage exclusif de son sexe. Il a été évacué dans un centre de soins intensifs. Il y est resté plusieurs jours, mais il n’a jamais voulu dire à personne ce qui lui est arrivé vraiment.

Il s’est marié en premier lieu avec la fille de son oncle. C’était un mariage arrangé, comme tous les mariages dans les zones rurales du Niger. Celle-ci était restée avec lui pendant trois ans, malgré son handicap. Un jour, il réalisa lui-même qu’il n’était pas juste vis-à-vis d’elle. Il lui demanda de rentrer au village. Elle non plus n’a jamais révélé son état de santé à personne. Il ne s’est jamais remarié avant de rencontrer Inissafa. Il entretenait des filles juste pour masquer son invalidité.

Quatre semaines après, Sani n’est pas encore guéri. Un, jour son patron lui rendit visite, car il était absent lors du mariage. Il resta dehors sous le balcon. Sani insista pour qu’il rentre à l’intérieur. Il était 20 heures, presque l’heure du dîner en Afrique. Sani partageait son plat avec le coordinateur. Inissafa était dans son coin, toute muette et pensante. Son mari lui demanda ce qui se passait. Elle ne répondit pas. Mais son patron a vite compris que rien n’allait au sein du couple « exemplaire ».

Un jour, elle est sortie pour aller payer du sucre pour une tisane qu’elle préparait chaque soir à son mari. Chez l’épicier du quartier, elle trouva le patron de son mari qui sirotait un coca et fumait sa cigarette. Il commença à la taquiner. Il l’accompagna même jusqu’à sa maison. Sani était en mission dans l’Azawak. Il supervisait une enquête sur les ménages vulnérables dans leur zone d’intervention. Mais il devait rentrer le soir même. En cours de route, le coordinateur lui refait la même remarque que lui a faite son mari le jour de son passage chez eux. Elle ne veut rien dire mais il insiste. En cas de problème, il est parfois bon de se confier à quelqu’un. Inissafa se confia au coordinateur. Il salua son courage et son honnêteté puis la conseilla d’être encore plus patiente. Il se pourrait que bientôt son mari retrouve sa santé. Elle le remercia de ses sages conseils. Avant de prendre congé d’elle, il lui offrit en cadeau un billet de 10.000 F CFA, chose qu’il n’avait pas faite lors de sa visite. A 19 heures, Sani est rentré de sa mission. En plus de la tisane, sa femme lui a préparé une tête de mouton toute entière pour fêter son retour. Mais elle ne lui dit rien de son petit entretien avec le coordinateur. Trois jours après son arrivée, une équipe de supervision est venue de Niamey. Il doit, lui et son coordinateur, être obligatoirement avec eux sur le terrain. Malade, le coordinateur n’est pas parti sur le terrain comme prévu. Après la dernière prière de la journée, il fait du jogging. Par hasard, il passe devant la maison de Sani. Après quelques hésitations, il frappe à la porte. On l’autorise à rentrer. Il est en tenue de sport et transpire de sueur. Il s’assoit sur le canapé et la femme de Sani lui offre une boisson pour étancher sa soif. C’est un jus qu’il lui a envoyé juste après le départ de Sani. Ils commencèrent à parler du tout et du rien. Il lui demande si la situation de son mari a évolué. Le coordinateur est connu dans le quartier comme un coureur de jupon. Ces copines et maîtresses dans tous les quartiers ou établissements scolaires se comptent par dizaines. C’est un obsédé sexuel. Il a connu pas mal de démêlés avec la justice.

Il continue à apprécier Inissafa. Tu es belle ! Si tu étais ma femme, je serai l’homme le plus  heureux de ce monde ! Patati patata… Des choses pour attirer son attention. Trois mois de mariage et un mari impuissant, il y a de quoi s’inquiéter pour une femme. On peut aussi facilement céder à la tentation. Le coordinateur commence à s’approcher de Inissafa. Il commence à caresser ses doigts. Elle tente de l’empêcher mais hélas. Il commence à l’embrasser et lui donnait des baisers sur la joue, sur le front puis directement sur la bouche. Elle se laisse faire. Elle vit seule dans la concession. Sa seule fille a été reprise par son papa. Sani n’a pas voulu lui amener du village l’un de ses petits frères pour lui tenir compagnie pendant son absence, car il voyage beaucoup. Notre coordinateur connaît tous ces détails. Il sait que le champ est libre, rien ne peut l’inquiéter. Quand les choses commencent à se préciser, elle lui recommande d’aller dans la chambre principale. Il ôte son pantalon en sous-vêtement qu’il laissa maladroitement au salon et la suis jusqu’à la chambre. Certains responsables sont sans vergogne et imprudents. Après avoir accompli son forfait, il est resté dans la chambre pour un peu récupérer, disait-il à Inissafa. En ce moment Sani est au bureau. Il ne doit pas revenir avant 2 jours. Mais une équipe des enquêteurs manquait de questionnaires. C’est pourquoi il est revenu pour imprimer la quantité suffisante. Il les a rangés dans un carton et ordonné au chauffeur de les mettre dans le véhicule. Comme ça ils pourraient partir le lendemain matin très tôt. D’habitude, Sani appelle sa femme s’il revient d’une mission. Ce jour il n’a pas pu le faire. Son téléphone et celui du chauffeur étaient déchargés. Arrivé chez lui, il trouve le portail ouvert, chose inhabituelle. Il rentre sans faire de bruit, en refermant automatiquement le portail derrière lui. Sous le balcon et le salon, il n’y a personne. Il se dirige vers leur chambre, d’où viennent des petits bruits. Quand il ouvre la porte, il trouve son patron avec sa femme couchés ensemble. Il n’en revient pas. Il referme la porte et revient vite au salon. Peu de temps après, le patron arrive au salon portant une petite culotte. Inissafa les rejoint après sans foulard.

Le coordinateur, sans dire un mot, se dirige vers la porte de sortie. Sani l’interpelle : où  vas-tu ? Il lui dit ensuite, il faut au moins la payer ! De répondre, il affirme « je n’ai pas d’argent  sur moi ». Sani insiste. Il fouille sa culotte et sort une pièce de 100 francs. Voilà ce que j’ai, dit le coordinateur. Donne-lui ça, répond Sani. Il s’approche d’elle et lui tend la pièce. Elle ne la prend pas. Elle reste debout, en sanglot. Il dépose la pièce sur la table et sort, oubliant son pantalon. Sani part prendre son bain et revient passer la nuit au salon. Il ne dit rien à Inissafa sur ce qu’il vient de voir. Demain matin, il retourne en brousse comme si de rien n’était. A son retour, il ne manifeste toujours aucun changement à son égard. Mais les 100 francs sont toujours sur la table.

Des jours se sont écoulés après les événements. La tension et la méfiance entre Sani et son patron deviennent vives. Ce dernier réclame sans vergogne son pantalon auprès de Sani, qui affirme ne rien comprendre de ce dont l’accuse le coordinateur. Dans cet habit, il y a son passeport, ses cellulaires et d’autres objets de valeur. A chaque fois qu’il voit Sani, il lui dit : donne-moi mon pantalon. Il le trouve dans son bureau, à la fada, toujours c’est : donne-moi mon pantalon ! Cette phrase est devenue une manie pour lui. Mais enfin, quand il commence à menacer Sani de licenciement., la nouvelle éclate au grand jour. De l’autre côté, Inissafa était chez sa tante. A la descente, Sani est parti pour la faire revenir. Elle accepte, à condition qu’il déplace la pièce de 100 francs qui était sur la table au salon.

Personne ne peut nier le bon comportement de Sani dans la gestion de cette crise. Mais les agissements de nos fornicateurs sont-ils fondés ?

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Commentaires

Otibou
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Salut cher ami.plaisir de decouvrir ton blog.aussi je me demandais si on pouvait discuter en privé. Reponds sur mon mail.merci

ASSOUMANE Habibou
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Bonsoir, je n'ai rien contre. Merci de votre intérêt pour mon Blog

Benjamin Yobouet
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Donne-moi mon patalon haha, une histoire hilarante !