Niger : le représentant du peuple ou une fonction démago

Article : Niger : le représentant du peuple ou une fonction démago
Crédit:
30 août 2016

Niger : le représentant du peuple ou une fonction démago

Au Niger, tant de questions méritent de réflexion pour les novateurs de la démocratie sur le rôle, l’action d’un député Nationale.

L’un des rôles d’un député national, c’est  le contrôle de l’action gouvernementale. En tant qu’élu du peuple siégeant à l’Assemblée Nationale, il  doit défendre l’intérêt de la population qui l’a choisie pour la représenter à des débats sur leur bien-être et surtout prendre la robe du défenseur et   le porte-parole de sa communauté dans l’hémicycle  contre les « griffes » de l’Exécutif.

Le chronogramme des sessions de l’Assemblée a prévu des périodes dites d’inter sessions. Cela  pour permettre aux élus de revenir vers leurs électorats, pour leur rendre compte des décisions prises dans l’hémicycle, afin de recueillir leurs avis et  s’acquérir de leurs situations réelles sur le plan sécuritaire, alimentaire, social …etc. C’est cela qui lui permettra de bien remplir son rôle  et interpeller qui de droit à la prochaine session. Mais, qu’en est-il d’un député qui pendant son mandat, n’était qu’assis confortablement, et applaudissait toutes interventions lors débats. ? Ils sont nombreux au Niger, qui passent tout leur temps à dormir dans l’hémicycle. Ils perdent l’usage de leur langue et deviennent  muets pendant tous les travaux, que ce soit en commission ou pire en plénière. A la fin du mandat, les mêmes « dormidors » reviennent à la base avec des pièces de pagne, du sucre, des vivres pour se faire réélire. Beaucoup sont arrivés par la « petite porte », d’où leurs incompétences linguistiques. Car, un bon député doit avoir une bonne capacité à négocier et à écouter le point de vue des autres et une solide culture générale en affaires de son pays. S’intégrer dans un environnement politique et culturel sont autant d’atouts.

A Tahoua, une poignée de députés sont visibles et actifs dans leurs localités après les élections. Le richissime et philanthrope, Samaila Maika a fait parlé de lui dans tout le département de Tahoua. Après avoir été élu, il est l’un des rares a accomplir sa promesse de campagne. Il a doté le Centre de Santé Intégré (CSI) de Bambeye d’une ambulance. Il a aussi fait creuser des puits cimentés dans des villages du canton. Le deuxième est l’ancien Directeur général de la SONIDEP Ousmane Idi Ango, un jeune député, considéré comme l’espoir de la jeunesse aussi, une relève certaine au PNDS a étonné plus d’un grâce à son rapprochement de la population. Par ses actions en vue de l’amélioration des conditions de vies, on peu dire qu’il prête une oreille attentive. Dan Baba, comme aiment l’appeler ses admirateurs a un gros cœur. La générosité de ces deux « Adarawa »(habitant de l’Ader) est sans commentaire. Ils font la joie de tout le monde dans l’Ader. Il faut rappeler qu’en perspectives, Maika et Dan Baba sont les deux députés du PNDS choisi par leur base. Les autres sont presque imposés. En plus, la plus part des élus de Tahoua siégeant à l’Assemblée, n’habitent pas dans la région. Ils sont tous basés à Niamey. Leur attachement à la capitale est fort au point qu’ils ne veulent pas la quitter sous aucun prétexte. Ce qui fait qu’ils ignorent nos réalités.

Malgré les inondations, les sujets brûlants sur la vie de la nation, la situation critique de l’hivernage 2016, la préparation des futures élections locales, les populations ont perdu les traces de leurs représentants à l’assemblée nationale. Plusieurs ministres sont venus témoigner de la situation désespérée des agriculteurs et aucun député ne s’est présenté  dans son village, sa  commune et rencontrer la population qu’il est censé défendre. Le votre est passé chez vous ? Combien de députés avez-vous rencontré dans les villages en train de recenser les plaintes des communautés ? Pour qui sont-ils allés à Niamey ? Ont-ils changé leur cahier des charges ?

« Les populations disent assez des députés, de leurs élus ! »

Un vide institutionnel existe sur le contrôle citoyen de l’action d’un parlementaire. Quand est-ce que Les populations auront-elles le droit de contester et remettre en cause le mandat de ses députés ?

Partagez

Commentaires