Niger : joutes verbales déconcertantes entre les ethnies

Article : Niger : joutes verbales déconcertantes entre les ethnies
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21 septembre 2016

Niger : joutes verbales déconcertantes entre les ethnies

Au Niger, la tradition de cousinage à plaisanterie entre les différentes ethnies existait il y a belle lurette. Cette pratique permet par exemple à un Maouri de Dogondoutchi, ou un touareg d’Agadez de s’approprier des biens d’un Ba’adara de Tahoua, ou un Zarma de Woualam sans que cela ne gène personne.

Au Niger, les altercations verbales sont autorisées.  Ainsi, les Peuls, Maouris et/ou Béris-Béris, entre Djermas, Songhaïs, Bagobiris et Touaregs, entre Gourmantchés et Touareg, entre les Adarawa, Maouri et /ou kourfayawa. Elles atteignent leur paroxysme lors des grands rassemblements, où elles peuvent choquer un public non averti tant les piques sont acérées. Chacun voulait démontre à l’autre la bravoure, la sagesse qui caractérisent son ethnie. Et personne ne perd son sang-froid cherchant à prendre le dessus sur l’autre. Ce sont des paroles  codifiées pleines de sarcasmes et d’humour.

Les Adarawa

Ainsi,  les Adrawa qui habitent la région de Tahoua surtout au sud, sont considérés par les Maouris comme des touaregs, d’où l’appellation de « BA’ADARE BUZU NE ». Aussi, ils pensent qu’ils peuvent tout faire à cause d’une femme. Raison pour laquelle, ils déconseillent aux autres de confier leurs épouses à un Ba’adaré. Ils se moquent toujours de leur alimentation à base du mil et du sorgho. Ils sont en plus des sauts, comme leurs chameaux. Un Ba’adaré est toujours en retard pour la prière. Néanmoins, ils reconnaissent en eux, la générosité et le courage.

Les Maouris

Pour les habitants de l’Ader, les Maouris, ne sont pas de personnes de confiance et insoutenables. Ils complotent toujours derrière le dos de celui qui les protège. Ils ne souhaitent jamais le bien aux autres. Pour cela, un Maouri est capables de te demander de divorcer avec ta femme pour qu’en fin qu’il devient son amant. Ils sont comparés  à un sac de piment qu’on ne peut pas embrasser. Il parait que ce sont les touaregs qui ont fait disparaitre leur grand-père en l’hissant sur un buffle. Les Maouris préfèrent que la première pluie tombe chez les voisins, pour enfin qu’ils aillent faire la main d’œuvre. L’Arewa, est toujours le fief de la religion vodou au Niger, fier de son fétiche favoris appelé « TOUNGOUMA »

Les Kurfayawa

Ensuite vient les Kurfayawa. Une couche ethnique qui déteste la barbe. Ils sont reconnus à travers leur sape et leur ingérence. Leurs épouses sont des vendeuses de fura (une sorte de bouillie à base de mil). Les femmes Kurfaya sont jolies, mais garde difficilement un mari. Quand on a demandé à une femme Bakurfaya si son époux est présent. Elle répond : mon mari lequel ? Celui de l’année dernière, de cette année, le papa de ces enfants ou celui avec qui je vie actuellement ?

Les Gobirawa

Les Gobirawa originaires du gobir peuplent la région de Maradi. Selon leurs cousins, ils prient rarement en dehors de la prière de vendredi, des morts ou de la demande de pluies. pour gagner d’argent, un Bagobiri authentique est capable de tout. Quand il s’agit d’argent, ils oublient les règles de bienséance.

Les Zarma

Les Zarama sont originaires du Zarmaganda. Ils occupent l’ouest du pays. Ils sont quand à eux reconnu grâce à leur envie folle de consommation des feuilles d’arbres appelé ici Kopto ou dibiganda. Aussi quand, il y a des criquets, un Zarma n’achète jamais de viande pour sa famille. Chez eux, la femme est toujours plus grosse que le mari. Ils sont cousins des touaregs et Gobirawa qui pensent que leurs cacas contiennent toujours des grains de jujubier ou d’acacia.

Les peuls

Les peuls sont considérés par leurs cousins, comme des personnes sans poids. Un peul porte toujours un bonnet, mais jamais de chaussures qu’ils les détruisent vite grâce à la marche. Ils ne passent guerre la journée dans les villages moins la nuit en ville. Ils sont moins respectés dans les centres urbains mais très intouchables dans la brousse. Un peul peut de vendre sa vache pour payer un tissu de transport de chèvre pendant qu’il enfourche son fils sur un âne.

La liste des joutes entres ethnies du Niger est exhaustive. Mais je vous ai rapporté ici seulement celles qui concernent les principales peuplades du pays. Cela, donne parfois lieu à des affrontements verbaux au cours desquels on peut s’insulter entre membres de certaines ethnies, mais qui constitue en réalité un moyen de relaxation sociale. Il  n’y a jamais de bagarre ou de problème entre ces ethnies. Selon même des sources historiques, cela a beaucoup contribué à créer des liens d’amitié. Ces ethnies se reconnaissent à travers des scarifications uniques à chacune d’entre elle.

 

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