ASSOUMANE Habibou

« Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années … »

Ousman Idi Ango
crédit photo: photo familiale

Aujourd’hui, je vous présente un article sur une personnalité politique. C’est mon idole. Beaucoup d’entre vous trouveront ce billet élogieux. Mais, je dis c’est ça la vie et ce sont ces genres de critiques qui la rendent fantastique. Bonne lecture!

À plusieurs reprises, dans des bouches modestes ou dans des bouches augustes, j’ai entendu parler de votre caractère. C’était toujours dit avec respect, avec affection, mais avec une certaine conviction. Depuis presque maintenant plusieurs années on en parlait que de lui mais en bon. Cet homme généreux, fabuleux, que tout le monde rêve de rencontrer s’appelle Idi Ango Ousman. Natif de Lawai un village situé dans le poste administratif de Malbaza aujourd’hui département de Malbaza, il fit ses études primaires et secondaires à Niamey la capitale. Ousman a vraiment la qualité d’un bon homme. Ambitieux, talentueux, humaniste, philanthrope il incarne toutes les valeurs sociales.
DAN BABA, SADAUKI, comme nous aimons affectueusement l’appeler est indiscutablement, l’oxygène qui fait vibrer les poumons de tout le canton de Doguéraoua au délai du département de Malbaza. Une des clés de votre action, c’est que vous êtes du côté de votre base, au côté de cette population rurale et urbaine qui attendent, et espère vous voir un jour gouverner à leurs destinés. En réponse à cela, et de cela quelques jours, vous venez d’être intronisé sans contestation aucune, ni zizanie le SARKIN YAKI (chef guerrier) du canton de Doguéraoua. Un titre honorifique que vous méritez bien. Vous êtes la fierté de toute la jeunesse nigérienne en général et particulièrement celle de la région de Tahoua.
Votre parcours dans la finance n’est pas de tout repos. Vos anciens collègues de Gobex ou du KLMC ne m’en diront pas le contraire. Vous êtes un Être, vous êtes jeune, vous êtes fidèle, avec du sang pur. Quelle idée ! Beaucoup tentent par tous les moyens de vous dissuader. Permettez-moi de vous le dire avec simplicité : pour quelqu’un qui a traversé vivantes les péripéties d’un enfant grandi dans une brousse lointaine et qui a été bien obligée de perdre beaucoup de ses illusions, pour penser à son pays, à sa région et à son département.
Votre passage récent à la SONIDEP le dit clairement. Vous avez créé des débouchés, vous avez donné espoirs à des familles, donné courage aux jeunes diplômés afin de vaincre le chômage. Idi, vous fait de cette auguste institution longtemps méconnue des nigériens une fierté nationale. Mais avant, vous avez aussi marqué d’une marque indélébile votre passage à la SNC (société nigérienne de ciment). Comme pour la SONIDEP, vous avez redressé une société au bord de la faillite. En évitant à la SNC de mettre la clé sous paillasson vous avez prouvé votre maturité, votre capacité à gérer des grandes entreprises. Avec une rigueur à toute épreuve, vous avez mis en vérité, à la SNC, chacun à la place qu’il faut et tout le monde au travail et personne ne peut prouver le contraire.
Ce qui vous a sauvé du désespoir, c’est le courage, l’intelligence, la force de caractère et d’âme. Vous avez été à des moments abreuvés d’insultes par une minorité – et une large majorité voue une sorte de culte à l’icône que vous êtes devenue. La première réponse à la question posée par une popularité si constante et si exceptionnelle est liée à votre attitude face au malheur. Votre réponse immédiatement à tous ceux-là qui vous tendent leurs mains, des mains pleines de désespoirs. Vous avez dominé ce malheur avec une fermeté d’âme exemplaire. Ce que vous êtes d’abord, c’est courageux, ambition, talentueux, travailleur, – et les Nigériens aiment ça.
Vous êtes maintenant un politicien digne de son nom qui défend la cause de ses semblables avec une fermeté implacable – mais vous n’adhérez pas aux thèses de ceux ou celles qui, à l’image de ce mauvais perdant, nient les différences entre le bien et mal. Vous êtes du côté des plus faibles – mais vous refusez toute victimisation. Beaucoup, au Niger et au-delà, voudraient vous avoir, selon leur âge, pour confident, pour ami, pour père, peut-être pour colistier ou allié.
Du simple éducateur, à votre séjour dans l’hémicycle, vous avez su parler de vous. A la caisse du dépôt, où son Excellence le Président vient de vous renouveler encore sa confiance vous parlerez de vous et permettra au Nigériens d’en savoir plus sur une telle institution. C’était une victoire historique. Elle inscrit à jamais votre nom au tableau d’honneur de la lutte, si ardente dans le monde contemporain, pour la dignité de l’être humain.
Bon vendredi à tous !


Les fêtes musulmanes ne nous disent rien au Niger

Selon certaines statistiques, le Niger est un pays à 99% musulman. Malgré cette forte islamisation, d’aucuns pensent que, les journées réservées aux fêtes chrétiennes sont plus respectées dans le pays. Cela  n’est pas du tout vrai car le problème réside ailleurs.

Au Niger, seules trois journées sont « sans travail » pour des raisons de fêtes dites chrétiennes à savoir : Noël, le jour du nouvel an (1er janvier) et la Pâques. Alors que chez les musulmans, 5 journées sont déclarées fériées dans l’année notamment : les jours des fêtes de Ramadan et de la Tabaski, la nuit du destin communément appelé «la nuit de lailatul kadr », le jour du maoulod, et le premier jour du nouvel an. Cette année, le nouvel an, 1438, a été célébré le lundi 3 Octobre 2016. Cependant, nombreux sont les Nigériens qui l’ignorent. En effet, n’eut été les communiqués et les émissions à la radio et à la télévision, cette date très importante pour la vie des musulmans allait se passer inaperçue.

Le jour d’une fête musulmane au Niger n’est pas différent des autres jours. Car, en dehors de la fête de Ramadan, ou de la Tabaski, les autres fêtes sont muettes à l’exception de leur caractère « chômé et payé ». Cela dit, les musulmans nigériens sont des mauvais fêtards ou plutôt, la religion musulmane n’encourage pas le gaspillage, les comportements ostentatoires connus dans les fêtes. Aussi, ces fêtes n’ont pas de jours exacts. Autrement dit, elles dépendent de l’apparition du croissant lunaire qui diffère d’un pays à un autre, d’un continent à l’autre. Mais en vérité, ce problème de célébration de la fête chez les musulmans nigériens réside dans l’exploitation des calendriers. Diversement, nous nous servons plus et mieux du calendrier grégorien. Même un petit enfant du primaire (en Cours d’Initiation CI), pourrait vous citer les 12 mois de l’année grégorienne. Cependant, si vous proposez un cadeau, d’une si grande importance soit-il, (à un groupe de musulmans nigériens) pour récompenser celui qui cite les 12 mois de l’année hégirienne, la déception sera totale. Beaucoup vont échouer (à commencer par mois). Je ne me moque pas de notre religion, mais le Niger est le seul pays au monde où les fidèles pratiquent une religion parce qu’ils l’ont héritée, sans la connaître véritablement. Comment peut-on faire un travail surtout, de croyance sans connaître ses tenants et ses aboutissants ? Pourtant Allah dit: « Connaissez-Moi avant de M’adorer. …

Rendez-vous dans une mosquée à l’heure de la prière et que l’imam s’absente. Il sera difficile de trouver son remplaçant sur le champ. Il fallait supplier presque la moitié des fidèles présents avant que quelqu’un accepte.

En Afrique, et au Niger en particulier, tout s’hérite. C’est pourquoi, certains Présidents de la République font tout pour que leurs fils leur succèdent. Qui est fou ? Le fils d’un cordonnier, d’un forgeron, d’un maçon au village, d’un griot, etc… voulait à tout prix ressembler à son papa. Quand on est enfant, on a grandi et trouvé les parents prier nuit et jour. On est content de suivre parfois papa à la mosquée ou à l’église. Ainsi, on veut bien devenir un musulman ou un chrétien comme lui, pourquoi pas Imam, Évêque, Padré ou Pasteur. On cherchera les réelles motivations de ce choix parfois au goût amer après. Cela n’est-il pas l’une des causes du fanatisme et de l’intégrisme religieux ?

Cela m’a rappelé une scène qui s’est passée en 2000. C’était à Niamey un week-end, nous étions partis, mon ami et moi rendre visite à un tonton. A côté de son domicile, il y avait une petite mosquée du quartier. Ce jour, l’imam était absent. On a demandé à trois personnes différentes de le remplacer mais elles ont toutes refusé. Nous sommes debout dans la mosquée, on ne sait quoi faire. Quelques minutes après, deux prieurs arrivent l’un plus âgé que l’autre. Ce dernier portait un accoutrement semblable à celui des marabouts : une jalabia et un bonnet blanc avec une barbe bien taillée. Il s’aligne dans la première rangée et on lui fait signe de passer. Il s’exécuta sans hésiter. Il dirigea la prière sans perte de temps. C’est la deuxième de la journée. Mon ami et moi, nous retournions à la fada où nous continuons à attendre le tonton. Jusqu’à 16 heures, il n’est pas encore arrivé. A ce moment, le muézin fait l’annonce de la 3e prière, l’Asr. Nous faisons nos ablutions et regagnons la mosquée. Un petit enfant arrive après nous et nous informa que l’imam a eu un empêchement, il ne peut pas venir. Il faut que quelqu’un le remplace encore. Notre Imam improvisé du Zuhr a encore dirigé la prière. Cette dernière finie, nous revenons nous asseoir toujours à la devanture du domicile de celui que nous voulons rencontrer. C’était lui qui nous a demandé de venir. C’était pendant la crise universitaire du 21 février 2001. C’est un ressortissant de notre canton, il voulait nous loger en attendant que le calme revienne. Donc, on ne perd rien pour attendre. Il est venu juste avant la prière de Magrib. Il nous invite à aller prier d’abord. Ensemble on se dirige vers la mosquée qui est presque pleine. Toujours pas de signe de l’imam ni de son messager. Les fidèles s’impatientent quand le muézin se tourne vers le monsieur qui a dirigé les deux précédentes prières et l’invite à occuper la seule place restante. Il dit « Bissimillah, c’est vous qui avez dirigé la prière cet après midi non ? » nous somme en Afrique où on vous pose la question dont on connait la réponse.  Le Monsieur ne fait aucune réaction, comme si on s’adressait à quelqu’un d’autre pas lui. Son voisin de droite lui dit encore : « c’est à vous qu’on s’adresse, approchez, venez diriger la prière ». Les fidèles de la derrière rangée tentèrent de le pousser, mais il résiste. Notre futur tuteur entra dans la danse et dit « il paraît que c’est vous qui avez dirigé les autres prières, même maintenant faites-le ! » il ne dit rien toujours. En réponse, il hocha la tête de gauche à droite en signe de refus.  Tout le monde était perplexe. Personne ne comprend sa réaction, son refus et les gens continuent à le bombarder de questions. Il céda à la pression et dit « je ne peux pas diriger la prière maintenant ».

Le muézin, ajouta, pourquoi ? C’était vous l’imam des autres prières, pourquoi pas maintenant ? Pour sa défense, il dit « pour les 2 autres la récitation ne se fait pas à haute voix comme maintenant ». « Donc tu ne sais même pas lire et tu as accepté d’être notre imam ? », affirma le muézin. L’imam improvisé fut extrait de la mosquée par 2 individus qui commencèrent à le rouer de coups. Quand ils fouillent ses poches, ils sortent 132 comprimés de Tramadol, une drogue prisée par les jeunes nigériens (surtout les taxi moto et les dockers) et 3 sachets pleins de cannabis.

Ce petit événement ne m’a guère surpris. C’est ce qui se passe tous les jours. Des « tartuffes de la religion » qui dirigent des prières dans les mosquées. Ma seule inquiétude à ce niveau, c’est la validité de ces deux prières dirigées par le faux et délinquant imam.


Niger : ce qui nous pousse à l’automédication

Les Nigériens ont peur d’aller dans les centres de santé pour se faire soigner. Les causes sont liées au mauvais accueil, au temps d’attente très long et aux coût financier. Raison pour laquelle ils font recours à l’automédication ou à la médecine traditionnelle.

Tous les examens médicaux l’ont déclarée diabétique. Notre voisin du village  a tout tenté mais en vain, l’état de santé de sa seule épouse ne fait que s’aggraver. Elle a été très vite, sur ordre d’un politicien, transférée à la capitale où elle a encore suivi une autre batterie de tests. C’est confirmé, elle a ce que les autres médecins croyaient : un taux anormalement élevé de sucre dans le corps. Au début, les rumeurs ont été bon train dans le village : ce sont les « choses de sa famille qui la dérangent », autrement dit, les génies mécontents de son regretté père veulent s’installer chez elle. Finalement, elle a été mise sous traitements et les médecins lui ont imposé une conduite alimentaire stricte : pas d’aliments sucrés ou qui contiennent de l’amidon. Ici au Niger, c’est connu de tous, l’aliment des diabétiques est le sorgho, préparé en bouillie ou en patte. depuis plus d’un an, elle ne mangeait que ces deux rations, son mari avait réservé une grande quantité de sorgho à la maison pour éviter la rupture du stock.

Malgré les traitements, son état de santé ne s’améliorait pas. La femme et son mari ont quitté l’hôpital le soir et sont repartis chez leur hôte. Ils comptaient rester quelques jours, le temps qu’elle reprenne quelques forces avant de revenir au village. Mais elle a été ramenée d’urgence dans une clinique la nuit même, ils avaient avec eux tous les papiers médicaux des autres centres de soins fréquentés. Les infirmiers de garde ce jours ont refusé de la mettre sous de nouveaux soins, ils ont préféré lui faire d’autres tests pour une énième confirmation.

Le lendemain matin à 8 heures, le laborantin transmet les résultats au médecin qui les a demandés. Mais à la surprise de tout le monde, les résultats indiquent que la femme n’est pas diabétique. Au contraire, son taux de sucre dans le sang est très bas, en réalité elle a une hypoglycémie très grave. Quelle contradiction ! Que s’est-il passé lors des précédents tests ? Elle a été admise dans au moins 3 centres de soins différents et tous avaient pourtant révélés la même chose. Où y a t il eu une erreur ? A quel niveau y a t il eu un problème, une mauvaise manipulation ? Des questions qui sont restée longtemps muettes, et ce jusqu’au jour ou j’ai exposé le problème à un médecin qui m’a répondu : « peut être que, lors des examens au labo, les appareils étaient fatigués, au point de sortir un résultat différent ». Dans les trois hôpitaux ? Il ne m’a pas répondu. Quel imbécile ! Pardon je veux dire quel incompétent ! Je pense qu’il m’a donné cette réponse pour se débarrasser de moi. Car, en matière de sciences et technique, il n’y a pas de « peut être », ou de « il parait que ». Je me demande où est-ce qu’il a eu son diplôme celui là.

Quelques semaines après, le femme malade rendit l’âme. depuis, son mari n’a cessé de blâmer les mauvais résultats qui ont certainement entraîné la mort de son épouse. Il refuse de croire à l’efficacité de notre système sanitaire. Ainsi, il a juré de ne plus jamais aller au centre de soin quelque soit la maladie. Du coup il pratique l’automédication. Dans le même ordre d’idées, un autre homme a longtemps été soigné à l’hôpital pour une crise d’hypertension, mais c’est à la dernière minute qu’on a réalisé qu’en réalité il souffrait du diabète.

En effet au Niger, beaucoup d’enquêtes ont démontré que le mauvais accueil constitue l’une des causes de la mortalité dans les centres de soins. Si quelqu’un ne connait personne au centre régional, consulter  devient un parcours du combattant. Il faut d’abord s’y rendre à 6 heures du matin pour faire la queue. Le médecin ne vient jamais avant 8 heures. S’il commence les consultations, il faut aussi que les parents, amis et connaissances passent en consultation avant le patient principal. Une heure après, dans les pires des cas, le médecin passe au kiosque de PMU-Niger pour se procurer un ticket. Quand il revient au bureau, il répond à tous les messages vocaux, whatsapp et SMS qu’il a reçu, ensuite il lit ses notifications Facebook… Pendant ce temps, la queue s’agrandie. Les patients continuent à arriver. A 13 heures ou 14 heures, le médecin doit encore aller à la pause. Il est possible qu’il ne revienne pas à temps pour compenser le temps perdu dans la journée. Le soir, le même scénario recommence. Ce qui fait que certains malades ruraux attendent souvent plus de 48 heures avant de voir un médecin. Alors qu’ils ont tapé plusieurs kilomètres avant de pouvoir être là…

La consultation finie, on te prescrit une longue liste de médicaments à payer, sans te demander ton avis, sans te demander si tu as de l’argent ou pas. Mon expérience à ce niveau est toujours la même. Un jour, un soignant m’a prescrit une ordonnance en recto verso, une liste interminable, comme un TD d’étudiants de la première année à la faculté de droit. En plus, il m’indiqua où je devait chercher et payer ces médicaments. Pourquoi me dire ou je devais aller ? Une ordonnance médicale n’est pas une convocation policière ! Nous sommes en ville, dans un centre urbain et en démocratie ! J’ai le droit d’aller payer mes médicaments ou bon me semble. Je peux aller là où j’ai une réduction de 10% et où mon nom pourra être inscrit sur un cahier pour ne pas avoir à payer comptant directement. Pour ceux qui sont pressés ou ceux qui ne peuvent pas consulter, on leur conseille d’aller dans une clinique. Mais tout le monde sait combien les services des cliniques sont coûteux. Un traitement qui peut coûter 15.000 F CFA dans les hôpitaux publics coûte 10 fois plus cher pour le même service dans une clinique.

C’est pourquoi beaucoup de patients, pour éviter les frustrations, ont recours à l’automédication. Beaucoup, presque tous les Nigériens, sont passé par cette étape au moins une fois dans leur vie. A la pharmacie, tu peux être servi par la simple évocation du nom du médicament, cela sans ordonnance et en plus on explique la posologie gratuitement. Les vendeurs ambulants font aussi leur prescription. Tout le monde est devenu soignant grâce à la pharmacie de la rue : quand on est blessé, on peut prendre un antibiotique et un anti douleur  (cotrimazole + ibuprofen ou amoxicilline + diclofenac). Attention, je n’encourage pas l’automédication qui a aussi ses défauts, mais ce que je dis c’est que si cela s’impose, si on a pas le choix,  mieux vaut cela que de mourir sans rien faire. Beaucoup aussi font recours à la médecine traditionnelle (moins chère et accessible à tous) pour se soigner…


Niger : joutes verbales déconcertantes entre les ethnies

Au Niger, la tradition de cousinage à plaisanterie entre les différentes ethnies existait il y a belle lurette. Cette pratique permet par exemple à un Maouri de Dogondoutchi, ou un touareg d’Agadez de s’approprier des biens d’un Ba’adara de Tahoua, ou un Zarma de Woualam sans que cela ne gène personne.

Au Niger, les altercations verbales sont autorisées.  Ainsi, les Peuls, Maouris et/ou Béris-Béris, entre Djermas, Songhaïs, Bagobiris et Touaregs, entre Gourmantchés et Touareg, entre les Adarawa, Maouri et /ou kourfayawa. Elles atteignent leur paroxysme lors des grands rassemblements, où elles peuvent choquer un public non averti tant les piques sont acérées. Chacun voulait démontre à l’autre la bravoure, la sagesse qui caractérisent son ethnie. Et personne ne perd son sang-froid cherchant à prendre le dessus sur l’autre. Ce sont des paroles  codifiées pleines de sarcasmes et d’humour.

Les Adarawa

Ainsi,  les Adrawa qui habitent la région de Tahoua surtout au sud, sont considérés par les Maouris comme des touaregs, d’où l’appellation de « BA’ADARE BUZU NE ». Aussi, ils pensent qu’ils peuvent tout faire à cause d’une femme. Raison pour laquelle, ils déconseillent aux autres de confier leurs épouses à un Ba’adaré. Ils se moquent toujours de leur alimentation à base du mil et du sorgho. Ils sont en plus des sauts, comme leurs chameaux. Un Ba’adaré est toujours en retard pour la prière. Néanmoins, ils reconnaissent en eux, la générosité et le courage.

Les Maouris

Pour les habitants de l’Ader, les Maouris, ne sont pas de personnes de confiance et insoutenables. Ils complotent toujours derrière le dos de celui qui les protège. Ils ne souhaitent jamais le bien aux autres. Pour cela, un Maouri est capables de te demander de divorcer avec ta femme pour qu’en fin qu’il devient son amant. Ils sont comparés  à un sac de piment qu’on ne peut pas embrasser. Il parait que ce sont les touaregs qui ont fait disparaitre leur grand-père en l’hissant sur un buffle. Les Maouris préfèrent que la première pluie tombe chez les voisins, pour enfin qu’ils aillent faire la main d’œuvre. L’Arewa, est toujours le fief de la religion vodou au Niger, fier de son fétiche favoris appelé « TOUNGOUMA »

Les Kurfayawa

Ensuite vient les Kurfayawa. Une couche ethnique qui déteste la barbe. Ils sont reconnus à travers leur sape et leur ingérence. Leurs épouses sont des vendeuses de fura (une sorte de bouillie à base de mil). Les femmes Kurfaya sont jolies, mais garde difficilement un mari. Quand on a demandé à une femme Bakurfaya si son époux est présent. Elle répond : mon mari lequel ? Celui de l’année dernière, de cette année, le papa de ces enfants ou celui avec qui je vie actuellement ?

Les Gobirawa

Les Gobirawa originaires du gobir peuplent la région de Maradi. Selon leurs cousins, ils prient rarement en dehors de la prière de vendredi, des morts ou de la demande de pluies. pour gagner d’argent, un Bagobiri authentique est capable de tout. Quand il s’agit d’argent, ils oublient les règles de bienséance.

Les Zarma

Les Zarama sont originaires du Zarmaganda. Ils occupent l’ouest du pays. Ils sont quand à eux reconnu grâce à leur envie folle de consommation des feuilles d’arbres appelé ici Kopto ou dibiganda. Aussi quand, il y a des criquets, un Zarma n’achète jamais de viande pour sa famille. Chez eux, la femme est toujours plus grosse que le mari. Ils sont cousins des touaregs et Gobirawa qui pensent que leurs cacas contiennent toujours des grains de jujubier ou d’acacia.

Les peuls

Les peuls sont considérés par leurs cousins, comme des personnes sans poids. Un peul porte toujours un bonnet, mais jamais de chaussures qu’ils les détruisent vite grâce à la marche. Ils ne passent guerre la journée dans les villages moins la nuit en ville. Ils sont moins respectés dans les centres urbains mais très intouchables dans la brousse. Un peul peut de vendre sa vache pour payer un tissu de transport de chèvre pendant qu’il enfourche son fils sur un âne.

La liste des joutes entres ethnies du Niger est exhaustive. Mais je vous ai rapporté ici seulement celles qui concernent les principales peuplades du pays. Cela, donne parfois lieu à des affrontements verbaux au cours desquels on peut s’insulter entre membres de certaines ethnies, mais qui constitue en réalité un moyen de relaxation sociale. Il  n’y a jamais de bagarre ou de problème entre ces ethnies. Selon même des sources historiques, cela a beaucoup contribué à créer des liens d’amitié. Ces ethnies se reconnaissent à travers des scarifications uniques à chacune d’entre elle.

 


Que se passe t-il à la nouvelle cimenterie du Niger?

Les industries et l’exploitation des ressources minières occupent une place de choix au Niger. Le secteur minier représente pour le pays, des atouts d’ordres stratégiques et économiques considérables. La Nouvelle Cimenterie du Niger (NCN) à  Malbaza devient en cela un chantier phare lancé par Issoufou en tant  que Président de la VIIe République. Mais avant même la réception du site, des problèmes internes risqueront de remettre tout en cause.

La construction de la Nouvelle Cimenterie du Niger a commencé depuis 2012. Elle doit être achevée avant le premier mandat de Son Excellence Issoufou Mahamadou. Ainsi, Elle accroîtra la production nationale et permettra de baisser le prix du ciment au Niger. C’est pourquoi, dans une interview accordée à un média, le Présent actuel du PNDS SE Bazoum Mohamed, promet aux Nigériens que la tonne du ciment produite au Niger serait vendue à moins de 100 000 F CFA à la mise en marche de la NCN. Elle contribuera en plus à la création des emplois permanents et non permanents. Il faut noter que plusieurs actionnaires interviennent dans la gestion du chantier de cette dernière : les Indiens et les opérateurs économiques nationaux.

Pourtant, depuis quelques mois, la construction du  « futur  joyau de Malbaza » était au ralenti voire à l’arrêt. Une incompréhension entre les différents copropriétaires du chantier continue à le paralyser. Rien ne fonctionne à la NCN. Plusieurs ouvriers ont la peur au ventre et ne comprennent pas ce qui se passe exactement. Ainsi, les rumeurs ont saturé le ciel de Malbaza. Quand certains parlent de crises de confiance entre les actionnaires nigériens, qui contestent la légalité de certaines pièces comptables présentées par les indiens, d’autres parlent des abus et d’irrégularités dans l’octroi de certains marchés. Selon les sources proches du dossier, un fils d’un actionnaire serait parmi ces fournisseurs douteux. Tout compte fait, les Nigériens se souviennent de l’épisode qui avait caractérisé la construction de la seule raffinerie du pays j’ai nommée la SORAZ (Société de Raffineries de Zinder) par les Chinois. Ils se souviennent aussi et à grand regret des péripéties ayant entrainé le gel du site minier de D’Imouraren par Areva. Au regard de ce qui précède, il est urgent de tenter d’éclaircir non seulement les raisons profondes qui ont occasionné l’arrêt des travaux à la NCN et la fermeture de sa grande sœur CNM, mais aussi et surtout de tirer les leçons qui s’imposent.

En première place, les élus locaux doivent user de tout leur poids pour éviter à ce projet le même sort que celui de Garadaoua. D’ores et déjà, le très pragmatique jeune député de Malbaza, l’honorable Ousmane Idi Ango, était sur lieu pour s’enquérir de la situation. Il ne doit pas s’arrêter là. Il est les yeux et les oreilles de ces populations qui risquent d’être dépouillées de leur richesse. Honorable, vous devez faire quelque chose afin de protéger et d’empêcher la faillite d’une société que vous avez dirigée avec brio et qui a fait de la ville de Malbaza ce qu’elle est aujourd’hui.

Le sous-sol nigérien est très riche. Il y a de l’or, de l’uranium, du phosphate, etc. Cependant, il se passe des choses très étranges dans les sociétés d’exploitation minière. Il y a un manque de transparence dans ce secteur. Les deux cimenteries que compte le pays sont aujourd’hui toutes paralysées au moment où le ciment de Dangote provenant du Nigéria inonde les marchés locaux et à bas prix. Les Nigériens en général et les autochtones de Malbaza en particulier ont les yeux rivés sur la gestion de cette crise. Si les autorités de Niamey sont conscientes de ce que vivent les centaines d’agents poussées au chômage technique, le Ministre en charge des mines doit prendre la défense de l’intérêt des Nigériens.


Niger : le représentant du peuple ou une fonction démago

Au Niger, tant de questions méritent de réflexion pour les novateurs de la démocratie sur le rôle, l’action d’un député Nationale.

L’un des rôles d’un député national, c’est  le contrôle de l’action gouvernementale. En tant qu’élu du peuple siégeant à l’Assemblée Nationale, il  doit défendre l’intérêt de la population qui l’a choisie pour la représenter à des débats sur leur bien-être et surtout prendre la robe du défenseur et   le porte-parole de sa communauté dans l’hémicycle  contre les « griffes » de l’Exécutif.

Le chronogramme des sessions de l’Assemblée a prévu des périodes dites d’inter sessions. Cela  pour permettre aux élus de revenir vers leurs électorats, pour leur rendre compte des décisions prises dans l’hémicycle, afin de recueillir leurs avis et  s’acquérir de leurs situations réelles sur le plan sécuritaire, alimentaire, social …etc. C’est cela qui lui permettra de bien remplir son rôle  et interpeller qui de droit à la prochaine session. Mais, qu’en est-il d’un député qui pendant son mandat, n’était qu’assis confortablement, et applaudissait toutes interventions lors débats. ? Ils sont nombreux au Niger, qui passent tout leur temps à dormir dans l’hémicycle. Ils perdent l’usage de leur langue et deviennent  muets pendant tous les travaux, que ce soit en commission ou pire en plénière. A la fin du mandat, les mêmes « dormidors » reviennent à la base avec des pièces de pagne, du sucre, des vivres pour se faire réélire. Beaucoup sont arrivés par la « petite porte », d’où leurs incompétences linguistiques. Car, un bon député doit avoir une bonne capacité à négocier et à écouter le point de vue des autres et une solide culture générale en affaires de son pays. S’intégrer dans un environnement politique et culturel sont autant d’atouts.

A Tahoua, une poignée de députés sont visibles et actifs dans leurs localités après les élections. Le richissime et philanthrope, Samaila Maika a fait parlé de lui dans tout le département de Tahoua. Après avoir été élu, il est l’un des rares a accomplir sa promesse de campagne. Il a doté le Centre de Santé Intégré (CSI) de Bambeye d’une ambulance. Il a aussi fait creuser des puits cimentés dans des villages du canton. Le deuxième est l’ancien Directeur général de la SONIDEP Ousmane Idi Ango, un jeune député, considéré comme l’espoir de la jeunesse aussi, une relève certaine au PNDS a étonné plus d’un grâce à son rapprochement de la population. Par ses actions en vue de l’amélioration des conditions de vies, on peu dire qu’il prête une oreille attentive. Dan Baba, comme aiment l’appeler ses admirateurs a un gros cœur. La générosité de ces deux « Adarawa »(habitant de l’Ader) est sans commentaire. Ils font la joie de tout le monde dans l’Ader. Il faut rappeler qu’en perspectives, Maika et Dan Baba sont les deux députés du PNDS choisi par leur base. Les autres sont presque imposés. En plus, la plus part des élus de Tahoua siégeant à l’Assemblée, n’habitent pas dans la région. Ils sont tous basés à Niamey. Leur attachement à la capitale est fort au point qu’ils ne veulent pas la quitter sous aucun prétexte. Ce qui fait qu’ils ignorent nos réalités.

Malgré les inondations, les sujets brûlants sur la vie de la nation, la situation critique de l’hivernage 2016, la préparation des futures élections locales, les populations ont perdu les traces de leurs représentants à l’assemblée nationale. Plusieurs ministres sont venus témoigner de la situation désespérée des agriculteurs et aucun député ne s’est présenté  dans son village, sa  commune et rencontrer la population qu’il est censé défendre. Le votre est passé chez vous ? Combien de députés avez-vous rencontré dans les villages en train de recenser les plaintes des communautés ? Pour qui sont-ils allés à Niamey ? Ont-ils changé leur cahier des charges ?

« Les populations disent assez des députés, de leurs élus ! »

Un vide institutionnel existe sur le contrôle citoyen de l’action d’un parlementaire. Quand est-ce que Les populations auront-elles le droit de contester et remettre en cause le mandat de ses députés ?


Niger : Quand les vacances présidentielles annoncent des bouleversements politiques majeurs

Depuis bientôt quatre ans, les Nigériens ont constaté que, les vacances du Président s’accompagnent de bouleversements politiques majeurs.

La grande innovation du régime d’Issoufou Mahamadou, président actuel du Niger, a commencé par la façon de « consommer » ses vacances. Contrairement à ses prédécesseurs, Zaki a choisi son village natal pour ses congés officiels toujours en août. A cette période, le climat est très clément et les précipitations abondantes. Cependant, dès qu’il pose ses valises à Tahoua, une agitation politique se déclenche à Niamey -comme une programmation-

En 2013, Le plus grand allié politique –Moden FA LUMANA- qui l’a accompagné à la conquête de sa première victoire, claque la porte de l’alliance créant ainsi une crise politique majeur susceptible de mettre le Président en cohabitation et plonger le pays dans une crise institutionnelle que nul ne peut imager l’issue. Les conséquences de cet acte politique se font encore sentir dans tous les camps.

En 20014, son président, Hama Amadou alors président de l’Assemblée Nationale, a été contraint d’aller en exil parce que cité dans une affaire  d’importation de bébé du Nigéria (toujours pas élucidé) au même moment Issoufou se reposait entre les collines de Dan Dadji.

En 2015, un jeune syndicaliste converti en politique, devenu son directeur de cabinet adjoint, décide de faire une offensive grandiose sur le terrain politique. Il trouve en face de lui les grands  ténors politiques qui ont fini par l’éjecter de la porte du parti présidentiel. S’en est suivi un grand débat politique qui finit par la naissance d’une nouvelle formation politique centriste incarnant une nouvelle race d’hommes politiques très aimés par les jeunes nigériens en quête de  repères et d’identités. Le MPR KISHIN KASA de Ibrahim Yacouba, a été l’une des causes principales qui ont barré la route à Issoufou d’être élu dès le premier tour lors des présidentielles de février dernier.

2016 encore, le parti du  chef de fil de l’opposition (MNDS NASSARA) annonce son intention d’accompagner le président de la République. Il quitte ainsi, l’opposition laissant derrière lui ses compagnons historiques dans une incertitude totale. L’appartenance du MNDS NASSARA à la mouvance, changera désormais la configuration politique du Niger. Son entrée dans le gouvernement dit « d’union nationale » fera de certains cadres de commandements nommés récemment, des préfets sur papier. Car, leur joie sera de courte durée (ils n’ont pas encore pris fonction) puisse qu’ils  laisseront sans doute leurs places aux nouveaux venus. Ce ralliement de l’ancien parti de Tanja Mamadou a écourté le séjour du président dans la capitale de l’Ader (comme d’habitude). Il se trouve actuellement à  Niamey, où la lutte pour la distribution des postes ministériels a probablement commencé.

Mais avant, quel espoir pour ce monde rural en perte d’espoir face à une incertitude d’un  hivernage prometteur ?


Niger : une deuxième médaille olympique après 44 ans

Le Niger, confondu au Nigéria est presque absent des compétitions internationales. Depuis 1972 à ce jour, il n’a remporté que 2 médailles olympiques.

Pendant plus de 40 ans, le Niger n’a jamais remporté une médaille aux jeux olympiques. C’était le boxeur Issaka Daboré  qui fût le premier athlète nigérien à avoir décroché une médaille de bronze à  Munich, en République fédérale d’Allemagne aux Jeux olympiques d’été de 1972, du 26 août au 11 juillet, jeux de la XXe Olympiade de l’ère moderne. On peut dire que les Nigériens sont coriaces en sport de combat ! Dès lors, l’hymne nationale «  la nigérienne » n’a jamais retenti dans les stades olympiques. Qui peut croire, si nous ne sommes pas en panne d’athlètes de talent, capables de remporter des victoires. Cela dit, le sport nigérien en général et l’athlétisme en particulier souffre de problèmes de tout genre : tantôt ce sont les équipements et les infrastructures inadéquats, tantôt ce sont les joueurs qui manquent d’encadrement nécessaire. En matière du sport, le Niger est très peu connu.  Parfois nous sommes engloutis par la renommée de notre grand voisin, (le Nigéria). Quand tu dis au gens que tu es du Niger, ils répondent maladroitement : « Niger ou Nigeria ? ». Comment ça, vous pensez que le Nigéria a deux noms ? On se reconnait qu’au bas des classements mondiaux. Même à Mondoblog ?

A Rio, cette année, 6 athlètes nigériens étaient en compétition (1 en taekwondo, 2 en athlétisme et 2 en natation). C’est finalement en taekwondo que la chance nous a souri si on peut le dire. Issoufou Alfaga Abdoulrazak a remporté l’argent face à Radick Isaev. Il n’a pas démérité. Ce classement conforte notre pays. Il sera désormais cité comme une nation de  taekwondo. Puisque, c’est une discipline sportive très prisée des jeunes nigériens. Ils se comptent par dizaines, les clubs de taekwondo dans les centres urbains au Niger.

 Il est parti pour gagner l’or comme il l’a dit dans une interview. Mais l’homme propose et Dieu dispose comme on aime le dire souvent chez moi. L’Azerbaïdjan a été plus fort que le Nigérien. Le combat a été retransmis en direct dans les maisons de jeunes et les stades pour permettre à la population de venir soutenir son champion. Toute la presse nigérienne ne parle que de lui et de sa performance. Avant les débuts des compétitions, les nigériens amateurs du sport ont fondé leur espoir sur lui. Les pronostics l’annonçaient favori. Abdoulrazak ne les a pas déçus. Il vient même de marquer l’histoire.

Issoufou Alfaga Abdoulrazak sera accueilli en héro à l’aéroport Diori Hamani de Niamey » a dit le Ministre nigérien des sports et de la renaissance culturelle.


Le maître-chanteur à Tahoua

Le chantage est propre à toutes les sociétés. On l’utilise pour se faire de l’argent, pour nuire à un adversaire. Il est de tout temps considéré comme une arme redoutable.

Les lieux de chasse d’un maître-chanteur à Tahoua

Chez moi, il y a des maisons connus de tous qui font offices d’hôtel. Ce sont des logements de location provisoire et de courte durée. Par exemple, quand des projets ou ONG font des formations, ce sont ces maisons qui sont utilisées pour héberger les participants. Pour des soirées dansantes, des réceptions lors des mariages, les organisateurs font recours à elles à cause de leur prix abordables. Aussi, dans certains cas, elles assurent la même fonction que les maisons clauses. Leur discrétion fait d’elles les préférées des fornicateurs, des coureurs de jupons mais aussi et surtout les lieux de prédilection du maître-chanteur.

Je connais un qui se cache dans un coin où il peut aperçois les vas et vient. Quand il remarque une femme sortir et qu’elle est de son goût, il la suit subtilement derrière jusqu’a chez elle (pour une femme mariée) ou chez se parents. Il est sûre de pouvoir gagner quelque, il envoi un petit enfant pour le lui la chercher. Car, on ne force pas la porte d’un inconnu à Tahoua. C’est formellement interdit et on peut avoir des ennuis. Une fois qu’elle se présente, il lui raconte tout. Il la menace même d’aller le dire à ses parents on son époux. Ainsi, il  leur ordonne à se plier à ses exigences parfois pas très indécentes. Si elles refusent, il n’a pas de gêne d’aller propager la rumeur dans toute la ville qu’il a vu la fille d’un tel ou l’épouse de X sortir de telle ou telle maison. La simple évocation de l’orientation géographique de ces locaux dans la ville suffise aux autres de comprendre de quoi il s’agit. Et personne ne veut entendre que ses enfants fréquentent ces genres de maisons par crainte de souiller sa réputation et celle de sa famille. Ce qui est choquant, il ne prend pas l’argent, des bijoux ou autres objets de valeur avec ses victimes. Par contre, il leur demande ou plutôt, il les force à coucher avec lui comme elles le  font avec les autres hommes, et gratos.

Les endroits de rencontre entre les hommes et les filles sont nombreux surtout dans les centres urbains. A Tahoua, trois coins possibles sont reconnus comme des lieux méphistophéliques où les hommes et les femmes font du racolage. On ne peut pas être présent sur ces endroits par hasard et sans réels motifs: l’entrée de la ville au côté ouest situé entre le site en chantier de la SONIDEP et l’hôtel marina; les alentours de l’aéroport et les jardins situé au Nord de la ville. Ce dernier a fait l’objet d’une décente policière le mois dernier, suite à la plainte de certaines agriculteurs qui accusent les « pensionnaires nocturnes » de détruire leurs semis et sur instruction des autorités administratives et coutumières. Le coris qui traverse ces marécages est devenu une « piscine olympique ».

Certains se rencontrent dans les buissons, aux alentour de l’aéroport. Ils n’ont même pas peur des serpents venimeux qui peuvent se cacher sous des pierres. Il  n’est pas loin de la ville et est entouré d’arbustes surtout pendant la saison des pluies. Il est aussi voisin du cercle Mess, un coin de loisir et de distraction. Ce jour, notre maître-chanteur et son complice  faisaient la ronde.  Au même moment, un arabe se trouvait dans son véhicule garé derrière un arbuste avec une femme hausa. Ils s’approchèrent et lui demandèrent ce qu’il fait ici. Quelle question bête ! Sa réponse n’a pas plu à nos deux complices. Ils commencèrent à le menacer. S’il ne fait ce qu’ils le demandent, ils allaient le dénoncer.  Le Pauvre n’a pas eu de chance ce jour. Il n’a pas aussi eu le temps de condamner ses portières. Quand, ils commencèrent à élever la voix, il les demande combien, ils ont besoin pour le laisser tranquille : Un million de francs CFA, affirment-ils. La somme est vraiment grosse. Le racolage est une infraction puni par le code pénal nigérien. Pourtant, s’il doit être condamné, la faute commise ne valle pas cette somme. Mais, ils sont gourmands et lui pervers. Il rétorqua qu’il n’a pas un million sur lui. Il peut leur donner ce qu’il a en ce moment.  Demain, ils peuvent passer chez lui pour prendre le reste. Ils lui donnèrent quelques raclées et lui rappelle que demain, s’il fausse le rendez-vous ça sera pire pour lui. L’arabe et les deux escrocs se connaissent bien. Même s’ils ne partagent pas le même quartier, l’un d’eux le fourni chaque jour en viande.   Le marché conclu, ils le libèrent ainsi que sa compagne.  Heureusement que c’est une divorcée. Sinon la taxe sera lourde.

Sans tarder le matin, l’arabe alla expliquer tout à la police qui l’accompagne aussitôt chez lui. Une fois à la maison, les policiers garèrent à l’intérieur du domicile du plaignant. Vers 10 heures, ils se pointaient devant la maison pour prendre leur rançon. Sans gène, ils ouvrent le portail et entrent. A leur grande surprise, ils se trouvent nez à nez avec les policiers. Pas moyens de faire demi-tour. Ils sont pris la main dans le sac. Ils les arrêtèrent et accusés d’escroqueries.  Ils sont déférés au parquet puis à la prison civile où ils restèrent trois mois.