Buhari, élu président du Nigeria

1 avril 2015

Buhari, élu président du Nigeria

Nouveau Président élu du Nigéria
Muhammadu Buhari nouveau président élu du Nigeria

 

A quatre reprises, il a été  candidat à la présidentielle nigériane. Trois fois d’affilée, il a été battu. A 72 ans, cet ancien général de l’armée ne s’est pas découragé. Imagine si tu participes à une compétition et que tu loupes autant de fois ? Au Niger, ces élections ne sont pas passées inaperçues. On s’intéresse beaucoup à ce qui se passe chez notre grand voisin. Toute nouvelle situation au Nigeria a impact certain sur mon pays. Dès l’ouverture des bureaux de vote, nous étions à l’écoute jusqu’à la proclamation officielle des résultats. Toute la journée du mardi, j’étais partagé entre, la télé, ma radio et Internet. Je ne veux rien manquer de cette présidentielle. Souvent c’est moi-même qui renseignais certains de mes amis qui n’ont pas accès aux infos.

Je supporte Buhari, comme beaucoup de mes compatriotes. S’il n’avait pas gagné, je serais très déçu. Mais, pas plus ces Nigérians qui attendent l’arrivée au pouvoir de celui dont l’espoir d’une nouvelle relance économique du pays repose sur ses épaules. Après la mort subite du général Abacha le 8 juin  1998, c’est à Olushegun Obasanjo, originaire du Sud (un ex-militaire) qu’est revenu l’honneur de diriger la destinée de tous les Nigérians sous la bannière du PDP, Parti démocratique populaire (People’s Democratic Party ou PDP). Pendant quinze ans, ce parti politique considéré comme le plus grand en Afrique gouverna sans partage. Obasanjo est arrivé au pouvoir au moment où le Nigérian s’indignait contre ces nombreuses années sous le joug militaire. Quelque temps après, l’élection triomphale de ce dernier à la magistrature du pays, les citoyens ne remarquent aucun changement. Ils commencèrent ainsi à fantasmer sur les régimes antérieurs que ce qu’ils en ont actuellement. Pendant le règne militaire, le Nigeria n’a pas connu des moments d’instabilité et d’incertitude comme il le vivait sous l’ère démocratique. Pays le plus peuplé de l’Afrique, il a traversé d’importantes crises sociopolitiques et économiques de 1999 à ce jour. Le général Muhammad Buhari et son parti APC (All Progressives Congress), créé il y a de cela deux ans ont marqué l’histoire. Et dans l’histoire politique de ce géant continental, c’est la première fois qu’un parti politique de  l’opposition arrive au pouvoir par la voie des urnes : 15,4 millions contre 13, 3 soit un écart de plus de 2 millions. Ce n’est pas un « poisson d’avril ».

Buhari a remporté cette élection parce que le peuple nigérian l’a choisi au détriment d’un gouvernement laxiste qu’il juge peu soucieux des conditions empiriques dans lesquels il végète. Il sera président du Nigeria, parce que cette « main invisible », de la mafia politique l’a voulu. Il n’est un secret pour personne, des gens comme le général Ibrahim Badamasi Babangida surnommé « le Maradona » de la politique nigériane ou Obasanjo, sont des « Godfathers »politiques dont les derniers mots comptent beaucoup dans des prises de décisions sur la vie de la nation. L’ancien gouverneur de la Banque centrale, Sanusi Lamido Sanusi le savait bien avant de devenir l’émir de Kano.  De tous les hommes politiques du Nigeria, Buhari reste et demeure le seul qui n’a pas les mains sales. Son nom n’est jusqu’ici cité dans aucune affaire de corruption ou de magouille. Espérons que désormais ces mains propres, ne seront pas souillées! Il doit se consacrer à la question sécuritaire, à l’économie, à l’emploi ainsi qu’à la lutte contre corruption, l’un des maux qui ternissent l’image du pays.

Le président sortant Goodluck Jonathan, a surpris tout le monde, quand il appelé son adversaire pour le féliciter avant même la proclamation définitive des résultats. Personne n’a cru à leur promesse de bonne foi, de respecter la décision des urnes. Beaucoup d’observateurs pensaient que ce scrutin ne s’achèverait pas sans difficulté comme en 2011. Après quelques attentats contre les bureaux électoraux, la secte Boko Haram n’a pas réussi à semer la peur dans l’esprit des électeurs et n’a pas pu empêcher les votes comme l’a promis Shekau. Le Nigeria est sorti de cette élection, fort et unifié.

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Commentaires

abou illiasso
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Oui à travers ce message nous comprenons que la politique n'est synonyme de la "barbarie"quand on perd les élections il faut tout casser. C'est une endurance mieux aussi de la patience.