Niger : la différence entre enseignants contractuels et les titulaires est réelle
Au Niger, le corps d’enseignement que ça soit au primaire ou au secondaire, est composé d’enseignants titulaires et des contractuels. Ces derniers constituent plus de 80% des travailleurs au Niger. Le Niger a adhéré à cette politique depuis 1998, après que le système de volontariat soit abandonné. Le recrutement d’enseignants contractuels a été initié au pays pour développer de façon significative l’éducation de base. Ces dernières années on remarque une féminisation de la fonction d’enseignant tout comme le secteur de la santé. Ces enseignants assurent leur service souvent au grand regret des parents d’élèves. Car la plus part d’entre eux, le sont par contrainte (mêmes certains titulaires). Ils sont sans conviction ni motivation. L’enseignement est en cela, devenu aujourd’hui leur dernier recours pour ne pas rester au chômage et aussi pour faire à la précarité de la vie. Avec le brevet seul, on peut servir dans une école primaire. Au moins le Baccalauréat est demandé dans le secondaire.
La différence entre un enseignant dit contractuel et un titulaire est grande. Les enseignants titulaires sont ceux qui ont la chance d’être intégrés dans la fonction publique par l’attribution d’un numéro matricule. Ils sont mis sous le grand et prestigieux parapluie de fonctionnaires de l’état. A la fin de chaque mois, la régularité de salaires à terme échu leurs est une garantie empochée. Ils sont inscrits à la CNSS (Caisse Nationale de Sécurité Sociale) pour bénéficient de la sécurité sociale et de droit à la pension de la retraite. Cela leur donne la crédibilité et solvabilité nécessaire auprès des institutions financières et peuvent avoir accès aux divers crédits bancaires. Quant aux enseignants contractuels, leurs statut est bâti sur une véritable montagne de discriminations et d’atteintes aux droits de travail et de la personne humaine tout court. A diplôme égale le salaire n’est pas égal. Aux volumes horaires égaux, la rémunération est différente. Les discriminations d’étendent jusqu’à la nomenclature de la rémunération. Tandis que celle des enseignants titulaires est appelée salaire, celle des contractuelle est nommée pécule. Au moment des affections, ils sont le plus souvent envoyés dans les endroits les plus enclavés des communes ; là où aucun titulaires ne veut aller. Bref, les ONG et institutions de défense de droit de travail et de la personne humaine ont assez de thématiques et de dossiers à défendre dans la sphère de l’enseignement sous contrat au Niger. Il faut rappeler que dans la ville de Tahoua, en grande partie, ce sont des femmes qui dispensent les cours dans les écoles. Elles sont des épouses de fonctionnaires ou autres privilégiés. Elles bénéficient du statut « regroupement familial » pour rester en ville. Elles sont deux à trois éducatrices dans une même classe au moment où certaines écoles manquent d’enseignants. . Mais un jour, un enseignant mécontent du système m’affirme qu’il y a maintenant des femmes célibataires qui sont affectées en ville.
Chez moi, il est difficile de donner à un contractuel la direction d’une école surtout à cantine. Les écoles à cantine sont généralement ces écoles nomades où les élèves sont pris en charge jusqu’au la nourriture par l’état. Elles sont crée essentiellement pour la lutte contre l’extrême pauvreté, l’analphabétisme et pour la promotion du développement rural. Pour cela je n’oublie jamais une phrase d’un ancien coordinateur d’un projet qui me dit « fiston, dans ce pays pour être nommé ou affecté il faut avoir une coloration politique ». Un directeur d’enseignement les mois passés a voulu réparé cette injustice dans la ville de Tahoua par ce qu’il appelle, redéploiement. Mais cela, lui valu une affectation en pleine année. Certaines écoles de Tahoua ont même des secrétaires. Je vois mal la fonction d’une secrétaire dans des établissements scolaires qui n’ont ni électricité, ni matériels informatiques.
Toute fois, certains contractuels se cachent derrière l’idée fallacieuse de vie de misère pour bâcler leur boulot. A une semaine de retour de congés de pâques, il y des enseignants contractuels qui n’ont pas encore repris les cours. Ils prétextaient qu’ils n’ont pas de moyens pour y retourner dans leurs postes respectifs. Ils n’ont pas de quoi assurer leurs arrières au dernier trimestre de l’année. « La recherche » du pécule est devenue une autre façon pour les enseignants contractuels de se reposer. Une fois au trésor, ils créeront toutes les conditions possibles pour ne pas retourner à l’école vite (surtout les femmes). Quand une est payée, elle reste chez elle ou raccompagne les autres collègues jusqu’à ce qu’elles soient toutes désintéressées. Les responsables éducatifs de la région de Tahoua sont tous conscient de cette situation ; mais personne ne veut faire quelque chose. Si le paiement prend assez de temps au trésor, pourquoi ne pas domicilier le salaire/pécule de tout le monde dans les banques de la place ? L’homme ne fait rien au hasard. Quand j’ai interpellé une enseignante un jour sur cette question, elle me répondit sans vergogne, « mais qui va payer les frais de tenue de compte si on retourne à la banque? » Elle ajoute, « si tu fais une sommation en fin d’année, cet argent coupé par ta banque c’est énorme. Pour cela laisse-nous aller au trésor, ça ne nous dérange guerre. Mieux ça nous permet aussi de faire des retrouvailles ». C’est vraiment dommage ! Des gens dont l’avenir de nos enfants est dans leurs propres mains s’expriment ainsi. Un autre problème qui retarde de façon significative le paiement des pécules du contractuel sont surtout les erreurs sur les états de paiements. Tout le monde sait combien les comptables sont sensibles aux erreurs. Ils peuvent te faire reprendre une facture autant de fois, surtout s’il sait qu’il ne peut rien gagner avec vous. Mais entre nous les financiers, vous savez que parfois les corrections que vous demandé sont fantaisistes. Rappelez-vous du comptable de l’Assemblée nationale qui a voulu énervé un fournisseur. Qu’est ce lui était arrivé ?
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