A quand la fin des tracasseries routières inter Etats?

21 août 2015

A quand la fin des tracasseries routières inter Etats?

nsideBusNoticeFoldingSeatsInAisleL’intégration africaine longtemps chantée par les dirigeants africains n’est qu’une illusion. La libre circulation des populations dans cette sous-région peine à se concrétiser. L’ampleur du phénomène des pratiques anormales sur les axes routiers inter Etats est sans appel.

En début de semaine, sur le chemin de retour à Tahoua, j’ai constaté qu’un étranger sur le sol nigérien n’a pas tous les droits. La traversée du pays lui est pratiquement difficile à chaque point de contrôle. Les tracasseries routières sont si importantes que j’ai eu pitié d’eux. Ils pénètrent dans leur plus grande majorité le Niger, en bus. Il ya un certain temps, personne ne contrôle les bus au Niger, ni ce qu’ils transportaient. Maintenant les choses ont beaucoup changé. Ils sont soumis à un contrôle routier drastique.

Ce sont les véhicules en destination d’Agadez qui transportent les émigrés en partance pour l’Europe. Pour ainsi dire, le bus devient le moyen de transport le plus prisé des Nigériens. 90% des voyageurs aiment s’acheminer  par ce biais. En effet, on compte plus de 7 compagnies de transport toutes privées dans le pays. En moyenne, 3 bus de chaque compagnie quittent tous les jours un chef-lieu de région en aller et retour à la capitale et vis versa. Le bus qui nous a transporté de Niamey fera son dernier arrêt tard dans la nuit à Agadez. Plus de la moitié des passagers étaient soit des Béninois, ou des Maliens (je les ai reconnus grâce à leurs dialectes). Ils ont tous au moins une pièce d’identité. Mais cela n’a pas empêché aux agents de contrôle de leur demander de descendre. Au Niger, nous n’avons pas un corps chargé de la migration. C’est la police nationale qui assure le rôle même sur les frontières. A chaque point de contrôle, c’est une obligation pour le chauffeur de faire escale. Tempi pour celui qui refuse d’obtempérer. Mais au Nigéria, les chauffeurs ne donnent jamais cette chance aux agents. A l’arrêt du bus, tout le monde reste dans le bus pour le  contrôle, même les nationaux. Les étrangers démasqués sont regroupés en un seul lieu comme s’ils ont commis un crime. Ils n’ont commit aucun délit. Leur seule faute c’est de quitter leurs pays et aller tenter leur chance quelques parts en traversant d’autres pays qui ne sont pas les leurs. La vérification des Nigériens et des non Nigériens est systématique. C’est pourquoi, parfois, ces étrangers se déguisent en locaux pour échapper à la vigilance policière.

Quand on embarquait vers 4 heures du matin, je voyais des passagers s’assoir en arrière du bus au moment où le devant est quasiment vide. Beaucoup de voyageurs n’aiment pas cette place à cause des secousses. Mais c’est arrivé au poste de contrôle de Dosso que j’ai compris, les raisons cachées derrière ce choix. Ils veulent éviter d’être contrôlé en premier. Etant derrière et vu la longueur du bus, ils peuvent profiter pour se dissimulés parmi cela qui sont descendus pour des petits besoins.  Le policier qui est venu inspecter notre bus, entre par la porte de devant. Il s’arrête tout prêt de mon siège. Il  nous salue en langue. De notre réponse, il a vite compris qu’on n’est pas ses proies. Il  s’est vite dirigé vers l’arrière du bus. A moins de 2 minutes, la moitié de ses occupants était dehors et se dirige vers un hangar en tôle. Le policier retourne lui aussi sous la tôle avec un lot de passeports et de cartes d’identité et professionnelles appartenant à cela qui sont déjà dans le hangar. Cinq minutes après, les voilà qui commencent à sortir, un à un et tête basse. L’un d’eux commence à pleurnicher. Il s’en prend à ses camarades en langue Djoula mélangée avec du Français d’avoir vite céder au lieu de négocier. Quand j’approche l’un d’eux pour savoir ce qui se passe, il m’affirme qu’on leur a demandé de payer chacun 5 000 avant de continuer…..

A chaque poste de contrôle, c’est du temps perdu. On entends, ceux restés dans le bus se plaindre, gesticulant les mains mais derrière le dos des policiers. Cette même histoire s’est répétée au poste de contrôle de Birni Konni situé à l’entrée de Tsernaoua. ceux qui sont en règle sont restés dans le bus. Ils  ne doivent ni chercher à savoir ce qui se passe dans ces pseudos bureaux. Mais au retour, on peut lire sur le visage de tout celui qui a été sous ce hangar cette fois en tige, un désarroi total. Au poste de Tsernaoua, le bus a failli même laisser certains récalcitrants qui ont voulu joué aux malins avec les policiers.

Mon voisin dans le bus est un boucher. Il  revenait de la Côte d’Ivoire après plusieurs années. Il me confie  ne pas être surpris des conditions dans lesquelles se trouvent ces étrangers. Eux (entant que nigérien), ils ont connu pire en sortant ou revenant au pays. D’ajouter, il dit avoir payé une somme de 10 000 F CFA au Burkina parce qu’il a égaré son carnet de vaccination dans le véhicule qu’il se trouvait. Peu de temps après, il l’a retrouvé sous les sièges, et son argent ne lui a été pas remboursé.  Selon lui encore, dans d’autres postes de contrôle, si tu demandes une réduction de l’amende, l’agent la double automatiquement. Vous pouvez vous rendre dans beaucoup de pays africains sans visa. Mais pourquoi alors, ces agents postés sur les routes nous embêtent?  Les gouvernements ignorent t-ils se qui se passent sur ces routes?

Partagez

Commentaires