De l’impopularité à la politique d’exclusion

6 septembre 2015

De l’impopularité à la politique d’exclusion

ancien DIRCABA exclu par son partiOn entend tous les jours les citoyens affirmer que le Niger a eu un bon président, mais très mal entouré ou pris en « otage » par ses amis politiques. Les dirigeants actuels du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS-TARAYYA) démontrent qu’ils n’ont ni la patience ni le sang froid de Issoufou. Il existe beaucoup des différences entre leur gestion du parti et la sienne.

L’équipe actuelle qui dirige le PNDS-TARAYYA est irriguée d’un sang bouillant, agité qui ne lui permet pas de mesurer la gravité des mots qui lui échappent. De la langue on ne peut aucunement diriger le PNDS que Issoufou a construit sur la base de discernement et de la patience. Même au sein de ces ennemis et farouches opposants on lui reconnaît une certaine capacité d’écoute et surtout la culture du mérite. Aujourd’hui, les militants et autres observateurs de la chose politique au Niger sont conscients qu’il y a une faiblesse au sein de l’équipe dirigeante du parti au pouvoir. Beaucoup d’entre eux manquent de notoriété. Ils font au pire ce qu’ils ont dénoncé quand ils étaient à l’opposition. Ils pensent avoir leur reconnaissance dans d’autres fiefs faute de l’avoir là où ils sont. Sur ce plan certains dirigeants du parti rose se sentent toujours gênés et ils ont la peur au ventre bien fondée. En démocratie, la popularité ne se fonde pas sur le verbe et la rhétorique, mais plutôt à travers un électorat, sur qui on doit compter. À présent, des militants qui ont duré dans ce parti font la pluie et le beau temps. Ils empêchent l’évolution de tous nouveaux venus qui cherchent à faire développer le parti. Le directeur de cabinet adjoint du président de la République, Ibrahim Yacouba a payé de ses frais, quand il a voulu organiser un meeting chez lui.  Il a été manu militari exclu du parti. Alors qu’une formation politique qui se respecte ne vit que grâce au militantisme, le parti rose chasse ces grands militants à quelques mois des élections.  Qu’il soit vieux comme le monde si un parti n’a pas d’adhésions, il disparaîtra du jour au lendemain ou se transformera en « parti familial ». Ibrahim Yacouba, autrefois syndicaliste  avait adhéré au PNDS, en 2011 au grand regret de beaucoup de formations politiques. C’est à  Maradi, sa régionale natale qu’il a voulu faire ses preuves en politiques. Mais  le clan du Sieur Kalla Hankouraou l’en a empêché grâce à des manœuvres purement régionalistes. Pendant toutes les années passées à Maradi, personne ne lui reprochait son appartenance à cette région, sauf quand il a obtenu la carte de membre du PNDS. Même si ses fidèles admirateurs trouvent cette que cette exclusion est inconcevable, en politique, le bannissement des militants gênants est une stratégie très fréquente. L’histoire de l’ancien Dircaba (Directeur du cabinet adjoint) ressemble à celle de Jean-Marie Le Pen en France. A la différence ce dernier s’est vu exclu d’un parti qu’il a lui-même créé.

 Faut-il se demander qui est Ibrahim Yacouba ?

Il s’est inspiré d’Issoufou Mahamadou. Il avait compris comment Son Excellence a construit le parti. Animé d’une volonté d’amener le PNDS aux coins les plus reculés du Niger, il a abandonné la vie sous la climatisation pour regagner le terrain favori de son aîné. Du hameau au village, du campement au  groupement, ce fils d’agriculteur connaissait déjà ce que veulent les couches paysannes rurales du pays. Il s’est donné comme ambition d’apporter le message d’Issoufou auprès des électeurs. Son fort; des actions concrètes très appréciées par les populations rurales. Comme Issoufou, il veut servir et non se servir. C’est un fin nationaliste, honnête et discrète avec un franc parlé reconnu par tous ceux qui l’ont côtoyé dans sa vie syndicale, professionnelle, administrative et politique. Il n’aime pas la paresse et les intrigues. Et voilà que ces deux mots veulent l’abattre.

Qui a peur d’Ibrahim Yacouba ?

Qui sont ceux qu’Ibrahim Yacouba inquiète ou plutôt les peureux des méthodes et ambitions d’Ibrahim Yacouba ? Depuis l’élection de Son Excellence, tous les vautours autour de lui ont pour slogan : « Amasser le maximum pour mieux s’assurer une sécurité sociale ». Oubliant ainsi leurs promesses essentielles de campagne. Ils ont abandonné le parti et le peuple pour se donner à la  guerre de position et d’influence, la lutte pour le placement des fils, amis et serveurs (PFAS). Pourquoi les ténors du PNDS ont peur de garder Yacouba avec eux ? Contrairement à beaucoup de membres du bureau exécutif du PNDS TARAYYA et aux grands ministres, Ibrahim est un mobilisateur. Il ne fait pas de jeux de mots, il transmet un message clair et concis dans une rhétorique inégalée. Il a prouvé qu’il a de grandes ambitions pour ce Niger. Il a été plus brillant sur le chant syndical et sans faute. En somme, c’est une étoile montante dans la sphère politique du parti qu’on veut obscurcir. Une boule gênante qui risque d’écraser les maladroits politiques et les dirigeants sans base. Pour les militants la décision du Comité exécutif national est une lâcheté qui coûtera cher au parti. Tout parti sérieux cherche l’adhésion des militants et non leur exclusion. Tout parti sérieux  promet une relève solide. Ceux qui ont compris sont partis d’eux-mêmes. Il s’agit de l’ancien gouverneur de Zinder, Oumarou Saidou qui rejoint l’UDR TABATT. Si Issoufou continue a gardé le silence, son parti risque de le sentir amèrement aux prochaines échéances électorales. A bon entendeur salut ! Mais avant, après le « lynchage » d’Ousmane Idi Ango et d’Ibrahim Yacouba à qui le tour ?

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