Que se passe t-il à la nouvelle cimenterie du Niger?
Les industries et l’exploitation des ressources minières occupent une place de choix au Niger. Le secteur minier représente pour le pays, des atouts d’ordres stratégiques et économiques considérables. La Nouvelle Cimenterie du Niger (NCN) à Malbaza devient en cela un chantier phare lancé par Issoufou en tant que Président de la VIIe République. Mais avant même la réception du site, des problèmes internes risqueront de remettre tout en cause.
La construction de la Nouvelle Cimenterie du Niger a commencé depuis 2012. Elle doit être achevée avant le premier mandat de Son Excellence Issoufou Mahamadou. Ainsi, Elle accroîtra la production nationale et permettra de baisser le prix du ciment au Niger. C’est pourquoi, dans une interview accordée à un média, le Présent actuel du PNDS SE Bazoum Mohamed, promet aux Nigériens que la tonne du ciment produite au Niger serait vendue à moins de 100 000 F CFA à la mise en marche de la NCN. Elle contribuera en plus à la création des emplois permanents et non permanents. Il faut noter que plusieurs actionnaires interviennent dans la gestion du chantier de cette dernière : les Indiens et les opérateurs économiques nationaux.
Pourtant, depuis quelques mois, la construction du « futur joyau de Malbaza » était au ralenti voire à l’arrêt. Une incompréhension entre les différents copropriétaires du chantier continue à le paralyser. Rien ne fonctionne à la NCN. Plusieurs ouvriers ont la peur au ventre et ne comprennent pas ce qui se passe exactement. Ainsi, les rumeurs ont saturé le ciel de Malbaza. Quand certains parlent de crises de confiance entre les actionnaires nigériens, qui contestent la légalité de certaines pièces comptables présentées par les indiens, d’autres parlent des abus et d’irrégularités dans l’octroi de certains marchés. Selon les sources proches du dossier, un fils d’un actionnaire serait parmi ces fournisseurs douteux. Tout compte fait, les Nigériens se souviennent de l’épisode qui avait caractérisé la construction de la seule raffinerie du pays j’ai nommée la SORAZ (Société de Raffineries de Zinder) par les Chinois. Ils se souviennent aussi et à grand regret des péripéties ayant entrainé le gel du site minier de D’Imouraren par Areva. Au regard de ce qui précède, il est urgent de tenter d’éclaircir non seulement les raisons profondes qui ont occasionné l’arrêt des travaux à la NCN et la fermeture de sa grande sœur CNM, mais aussi et surtout de tirer les leçons qui s’imposent.
En première place, les élus locaux doivent user de tout leur poids pour éviter à ce projet le même sort que celui de Garadaoua. D’ores et déjà, le très pragmatique jeune député de Malbaza, l’honorable Ousmane Idi Ango, était sur lieu pour s’enquérir de la situation. Il ne doit pas s’arrêter là. Il est les yeux et les oreilles de ces populations qui risquent d’être dépouillées de leur richesse. Honorable, vous devez faire quelque chose afin de protéger et d’empêcher la faillite d’une société que vous avez dirigée avec brio et qui a fait de la ville de Malbaza ce qu’elle est aujourd’hui.
Le sous-sol nigérien est très riche. Il y a de l’or, de l’uranium, du phosphate, etc. Cependant, il se passe des choses très étranges dans les sociétés d’exploitation minière. Il y a un manque de transparence dans ce secteur. Les deux cimenteries que compte le pays sont aujourd’hui toutes paralysées au moment où le ciment de Dangote provenant du Nigéria inonde les marchés locaux et à bas prix. Les Nigériens en général et les autochtones de Malbaza en particulier ont les yeux rivés sur la gestion de cette crise. Si les autorités de Niamey sont conscientes de ce que vivent les centaines d’agents poussées au chômage technique, le Ministre en charge des mines doit prendre la défense de l’intérêt des Nigériens.
Commentaires