ASSOUMANE Habibou

Ces enseignants champions du désapprentissage

har10_niger_featureAu début, ce sont les meilleurs collégiens qui sont orientés dans les écoles professionnelles comme l’école normale d’instituteurs. Mais aujourd’hui, d’aucun pensent que les ENI sont reversés aux « femmes » pour ne pas dire les paresseux. Le métier d’enseignant a longtemps fait rêver beaucoup d’entre nous. Cependant, être enseignant de nos jours est une forme de faiblesse, un rabais intellectuel. Sinon beaucoup d’entre eux ne remplissent plus leur fonction première. L‘enseignement est un métier de seconde zone au Niger. Avec son brevet d’études du premier cycle (BEPC) on peut être recruté comme enseignant dans une école primaire. Au secondaire, le BAC bizarrement peut faire l’affaire. Ces derniers temps, beaucoup ont été épinglés pour un faux brevet ou Baccalauréat ; emprunté dans les moindres des cas. Ils sont nombreux aujourd’hui les parents d’élèves qui se plaignent du niveau de leur enfants. Toute la faute se repose sur le dos de l’état qui crée des écoles à tort à travers et n’engage pas des enseignants qualifiés, affirme un oncle à la retraite. Au Niger, l’enseignement est le dernier recourt pour les jeunes diplômés et les sans.

Trois jours de cela, j’étais témoin d’une scène qui m’a fait beaucoup méditer sur le sort de ces milliers d’enfants dans les écoles publiques. C’était une enseignante qui était venue voir un Notaire pour la légalisation d’une procuration à fin d’aider une amie à récupérer ses pécules. Le contenu manuscrit du document fait vomir et n’est pas digne d’une éducatrice. Voici en résumé quelles parties frappantes de ce dernier :

Je soussigner Mme ……………….autorise Mlle……………… apprendre un crédit visa…………….

Je lui de livre cette attestation pour servir et valoire ce que de droit.

 

Mes chers lecteurs ceci est un texte écrit par une enseignante. Personne n’est parfait, mois même il m’arrive à maintes reprises d’écrire des textes pleins de fautes. Mais, il faut reconnaitre que certaines erreurs sont très grossières et impardonnables.

Un jour, lors d’une formation deux autres enseignants étaient incapables d’écrire les mots salaire et intendant. Les exemples démontrant le manque de niveau de nos enseignants sont nombreux, variés et choquants. Il faut rappeler que, ce manque de niveau concerne le plus souvent les enseignants contractuels. Beaucoup d’enseignements contractuels sur le terrain n’ont reçu aucune formation initiale. Les plus chanceux d’entre eux, bénéficient d’un projet de 45 jours de formation intense suspendu depuis l’année dernière. Je vous assure que beaucoup de ces instructeurs détiennent même des classes d’examen. Cela me pousse à me poser cette question : Nos dirigeants aiment à travers l’éducation des enfants, la qualité ou la quantité ? Ce qui est aberrant dans tout ça, aucun d’entre eux n’a son propre fils dans une de ces écoles où des enseignants qui confondent l’article au nom font la pluie et le beau temps. J’ai un neveu qui est en classe de CM1. Pendant ces dernière évaluation il 2/10 de moyenne. Il ne manquait rien à la maison à ce petit mais, il ne sait ni lire ni écrire.


La fête de Noël, c’est chez les autres

NOELHier c’était la fête de Noël. Dans tout le pays, c’est férié, chômé et payé. Mais à Tahoua, la ville où j’habite, rien ne te prouve qu’il y ait une fête, et surtout une fête d’une envergure mondiale. Pas de décoration dans les rues, dans les maisons ou les bureaux. Nous n’avons aucune boutique de vente de cadeaux. Les rares acheteurs le font de Niamey ou ailleurs. Les divertissements de Noël ne se commémorent pas dans ma campagne à quelques exceptions prêtes. Noël, c’est une fête chrétienne. Tahoua, est une cité à forte dominance musulmane. Les chrétiens sont insolites. On peut les compter au bout du doigt. Leur communauté s’arrête à quelques émigrés (des Nigérians ou Béninois), à qui s’ajoutent les quelques fonctionnaires internationaux. Probablement, Papa Noël ne desséchera son cigare chez nous. visite. Mais, L’important n’est pas le cadeau que l’on reçoit mais celui que l’on offre avec son cœur, son être, son amour.

Beaucoup de mes compatriotes oublient cette date et sa portée. Le mercredi soir, un collègue me demandait pourquoi demain il n y a pas de travail ? C’est chômé parce que c’est Noël, répondis-je. Dans presque tous les pays du monde, le 25 Décembre est ouvrable. Ici chez nous, l’arrivée du président de la république ou d’un grand cadre de la capitale, est beaucoup plus endimanchée qu’une fête de Christmas. Cela dit, les musulmans d’ici ne considèrent pas cette fête. Ils reconnaissent Jésus (paix soit sur lui) comme un Messager et un Prophète bon nombre de prêcheurs musulmans s’indignent contre la participation du musulman à une telle fête. Toute fois, La société de consommation a souvent perverti le message des fêtes religieuses. Noël est devenu le prétexte à la consommation, à l’achat, et aux dépenses. Tout le monde est emporté par la surenchère matérialiste. Très exactement comme le mois du sacrifice et de l’amour qu’est le mois du Ramadan chez les musulmans. On finit par jeûner pour manger davantage et dépenser inutilement. Au lieu de chercher à s’élever spirituellement, les fidèles finissent par s’alourdir le corps par le poids des festins aux dépenses ostentatoires.


Ces barricades, vous protègent contre qui ?

20141223_142953Depuis l’attaque terroriste contre les installations d’Areva à Arlit, la circulation à Tahoua n’est pas la même. L’attaque a été perpétuée très loin de Tahoua. Les soirs, à la décente, pour me rendre chez moi, c’est la voie qui passe devant la résidence du gouverneur que j’emprunte. C’est le trajet le plus court. La route est goudronnée. Parfois quand les agents de la NIGELEC sont de bonne humeur, son éclairage publique est allumé jusqu’au petit matin. Très pratique pour moi, surtout le jour où les fars de ma vieille moto tombent en panne. Depuis quelques temps maintenant, cette route est pratiquement impraticable dès la tombée du jour. Elle est de part et d’autre, barricadée par des grosses pierres ou de vieux pneus. Tous les usagers, qui habitent de l’autre côté de la résidence du gouverneur sont obligés de faire des flèches et des contours pour regagner leurs maisons. Le dimanche passé un autonomiste a échappé de justesse à lynchage, quand il a traversé ce « cordon de sécurité ». Heureusement, les gardes pointés ce jour-ci ont probablement un sang froid sinon…… Témoin de la scène, j’ai fait demi-tour. Car peut être je n’aurai pas la même chance que mon prédécesseur. Les gens se plaignent de ces nouvelles mesures de sécurité, mais verbalement entre eux. Beaucoup de commerces ont été déguerpies des zones dites stratégiques. Le fait de couper les routes coupées en certains points et périodes de la journée ne peut pas être une solution à l’insécurité résiduelle dans le sahel. Les trois attaques simultanées dans le département de Ouallam, région de Tillabéry sont probablement les raisons cachées derrière cette prise position par les autorités régionales. Au Niger, la population commence à s’inquiéter des nouvelles avancées du terrorisme qui se trouvait depuis chez les voisins Nigérians, Libyens et Maliens, . Le l’intégrisme, le fanatisme religion sont devenus une question qui occupe le devant de la scène internationale. Il n’est jamais tard. La conjugaison de tous les efforts pourra certainement endiguer le mal. Le terrorisme mondial est une réalité.


Vous n’avez rien, si ce n’est pas le soleil !

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Votre pays n’a rien,… que du soleil! C’est un Igbo originaire du Nigéria qui m’a lancé cette « sale » phrase. C’était quand je revenais lors de mon voyage de Lagos. Fier de revoir mes miens et surtout mon nouveau né, ce vaux rien a failli gacher ce retour. Nous étions entrain de discuter, quand il m’a demandé ma provenace et les motifs de ma venue  ici. Je lui ai répondu que je suis Nigérien. Et je suis venu à Lagos pour des raisons familailes. Il s’intérrogea, Niger ou Bénin? Niger kay! dirais-je. Heueruement c’est un Nigérian, sinon il allait nous confondre au Nigéria. No body knows your country (personne ne connais votre pays) ajoute t-ilen anglais. Emeka, c’est son nom, n’a pas du tout était objectif. Il existe alors, une forte communauté Igbo dans toutes les grandes villes du Niger. S’il ne le sait pas, c’est eux qui ont le monopole de vente des pièces détachées. Mais pourquoi, beaucoup de personne ne savent pas faire la différence entre le Niger et le Nigéria. C’est parceque mon cher Niger n’a peut être rien à vendre à la face du monde, sauf ce soleil cuisant. On a pas au Niger un grand fooftballeur de renommé international. Même notre première particpation à la CAN 2012 au Gabon et en Guinée Equatoriale a faili être perçue comme un fait divers. Au Niger, on a pas un Abubakar Albagadadi, ou un immortel Shekau.

Pour mon interlocuteur, si ce n’est pas grace à la bonne humeur de leurs gouvernements successifs nous n’auriont jamais de l’électricité au Niger. Ca c’est vrai. Mais, je comprend automatiquement qu’Emeka ne connait même pas  l’histoire et les liens qui unissent nos deux pays. Sur le barrage électrique Nigérian, il y a trois turbines. Le Niger est connecté sur chacune de ces turbines. Cela dit, seule une panne générale sur toutes les tirbunes, nous privera  de courant. Ce choix n’est pas fourtuit. Mais beaucoup des ethnorégionalistes comme Emeka ne coinnaissent pas la vraie raison cachée derrière cette prise de position par leur pays. Aussi, ce qu’il oublie, ce n’est pas gratuit que son pays nous fourni le courant. Le Nigéria, contrairement au Niger, ne maîtrise depuis longtemps pas sa consommation énergétique. Pour lui, le jour où un Sudiste accede à la majistrature du pays ils nous couperont le courant et fermeront la frontière pour un bout de temps. L’insolant qu’il est, continue sa diatribe san gène. Pour lui, les Nigériens inondent son pays.  Avant que les autres passagers le rappellent à l’ordre, il affirme que beaucoup de mes  compatriotes sont des partisans la secte Boko Haram. Je ne vois pas l’intérêt que cherch un Nigérien en adhérant à ce groupe djihadiste (si cela est vrai).

Mais mentir n’est pas……Ne fait jamais à autrui ce que toi tu n’aimes…..


This is Lagos!

LAGOSJ’étais à Lagos du 6 décembre au 12 décembre. Une semaine durant, j’ai vécu dans une ville qui n’a rien de commun avec les agglomérations nigériennes. C’est à Lagos que j’ai voulu publier cet article, mais en vain. Les longues coupures d’électricité qui plongent la ville dans le noir ne permettent à personne de travailler avec aisance. Malgré tout, Lagos est une ville où tout le monde rêve d’aller. C’était l’ancienne capitale fédérale du Nigeria. Les populations autochtones sont des Yoruba. Ces derniers, jusqu’à présent, ruminent le transfert de la capitale de chez eux à Abuja même si elle reste la capitale économique incontestée du pays avec plus de 20 millions d’habitants. Pour nous les Nigériens et autres francophones, le Nigeria est l’incarnation du désordre. Lagos elle seule, en est la révélation. Pendant tout le temps que j’ai passé dans ce pays, je sentis une absence totale de l’Etat. La vie à Lagos, c’est comme dans la jungle, où les grands mangent les petits. Dans le quartier où je suis resté, des petits voyous contrôlaient une rue. Ils prenaient de l’argent à tous les taxis motos venant dans les parages. Les récalcitrants sont parfois battus, et cela sans que personne lève le petit doigt. Ce sont des membres de l’OPC (the Odua People’s Congress), qui sèment la terreur à Lagos. L’OPC est sans nul doute devenue la plus bruyante et la plus brutale des organisations militantes ethniques au Nigeria. La violence est permanente à cette communauté et surtout quand des non-Yoruba vivent parmi eux.  Le gouvernement américain les a ajoutés sur sa liste des organisations terroristes. Ils extorquent de l’argent à tout le monde et à toutes les occasions. Quand tu payes un terrain à Lagos, tu dois donner aux gens de l’OPC une taxe. A chaque niveau de la construction en plus, tu dois aussi leur verser de l’argent si tu veux finir ta maison sans beaucoup de peine. Les Hausa du Nord sont ceux qui payent les plus lourdes taxes.

Dans certaines villes africaines que j’ai eu la chance de visiter, à l’entrée de la ville on peut voir des panneaux publicitaires de bienvenue. A Lagos, le panneau vous dit « This is Lagos » (ça c’est Lagos !). Ceci est une mise en garde faite aux nouveaux venus dans la ville (alajo en langue locale). Car dans la ville de Lagos, la prudence et la vigilance sont les seuls moyens de minimiser le risque de se faire escroquer, battu, dans le moindre des cas insulté. La fois dernière, mon cousin à payé des détritus de la canne à sucre (bien recouverts d’un tissu) en lieu et place d’un jeans neuf. Il connait très bien le vendeur, mais il n’ose pas lui réclamer de l’argent pour ce faux jeans. Il est même trop « petit » pour penser que la police peut régler son cas. Beaucoup de mes compatriotes m’ont raconté leurs mauvaises expériences dans cette ville. A Lagos, c’est chacun pour soi et Dieu pour les plus malins. Mais moi, ce qui m’a fait le plus inquiété,  c’est le voyage. La route est très longue et semée d’embuches. Mêmes si tous les problèmes de Lagos ne vous tuent pas, la vitesse sur une voie pratiquement impraticable, par laquelle les chauffeurs conduisent pour atteindre Lagos peut vous tuer.


Motion de censure au Niger : L’opposition, est-elle vraiment en panne d’idées ?

Au lieu de parler de la chose concrète, l’opposition nigérienne mène une attaque frontale. Pour elle tout va mal au pays. C’est par une motion de censure introduite dans la précipitation, qu’elle a voulu perturber l’élection du nouveau président de l’Assemblée en l’occurrence Amadou Salifou. Ces Parlementaires (de l’opposition) ont agit conformément à la constitution de la 7e République et au règlement intérieur de l’Assemblée Nationale du Niger. Pour eux, le gouvernement nigérien actuel a relégué la question économique et sociale au second plan. Pour ces mêmes députés, la 7e république n’est que l’incarnation de la mal gouvernance. Ils voient en Brigi et ses collaborateurs leur incapacité à tenir les promesses faites au Nigériens. Achat de conscience, surfacturation, concassage des partis politiques de l’opposition, passe droit, favoritisme, gabegie sont en autres pratiques malsaines que l’ARDR (Alliance pour la réconciliation, la démocratie et la République ) impute au régime de Issoufou Mahamadou. Conscients disent-ils que rien ne va plus au Niger, il faut pour eux balayer le gouvernement d’où cette deuxième et certes pas la dernière motion de censure.

Comme tout le monde le connait d’avance, cette motion de censure sensée faire tomber le gouvernement de Birgi Rafini n’a pas eu gain de cause. Elle a été rejetée par 75 députés, 1 nul et une voix pour. En panne d’argument et déboussolée, l’opposition nigérienne veut amuser la gallérie murmure t-on dans les coulisses du pouvoir. Beaucoup de Nigériens ne voient pas de bon œil, certains agissements d’une opposition sans leader. Cette opposition donne l’impression de vouloir plonger le pays dans un tsunami politique avec des manœuvres de déstabilisation, une stratégie qui peine cependant à fonctionner. La réalité objective des faits, pousse le citoyen nigérien animé d’un esprit de patriotisme à éviter au pays un chaos politique. La motion de censure votée le mercredi passé n’est qu’un pétard mouillé, mauvais coup politique, orchestré à des fins démagogiques par certains élus nationaux. Par contre, ce qu’attendent les Nigériens, c’est plutôt une amélioration des conditions de leur vie, pas plus ni moins.


C’était un gouvernement du « Prophète de pilleurs » qui succéda à Seyni Kountché

imagesNovembre 1987, Novembre 2014, voila aujourd’hui 27 ans jours pour jour que décédait le Général Seyni Kountché. Il était le 2e président du Niger. Dan Kountché (fils de Kountché comme aimaient l’appelé les Hausa) est arrivé au pourvoir grâce à un coup d’état militaire le, 14 avril 1974, Diori Hamani premier président élu au Niger fût arrêté. Sa femme n’a pas eu cette chance. Elle a trouvé la mort dans une fusillade. Kountché était devenu le maître incontesté du Niger. Il instaura un régime d’exception. En patriote, il remit les Nigériens au travail. Il était craint au Niger. Certains étaient mêmes incapables de prononcer son nom en publique. Il a amené le Niger à son apogée. Il a mené une lutte sans merci contre la corruption. Quand nous étions à l’école primaire, notre enseignent, nous rappeler constamment que grâce à lui le Niger avait une réserve de plus de 80 milliards à la BCEAO Kountché a combattu la faim, et une éphémère rébellion touareg au Niger. Avec lui le pays a connu la stabilité et la paix.

Trois ans suffisaient après sa mort, que le Niger tombe dans la déchéance. Le Niger n’existait que par le nom. Le détournement impossible à son temps est devenu monnaie courante. Au lieu d’avoir une réserve, le Niger devient de plus en plus endetté. Un chapelet de crise et autres soulèvement sociaux sont venus l’étouffer. C’était Ali Chaibou qui l’a remplacé après sa mort. Un laissé aller total a caractérisé l’autorité de ce dernier. C’est bien à son règne que l’on parlait du gouvernement d’ « Anabi waruru » (Prophète du pillage). Tout le pays va mal. Les séquelles de cette mauvaise gouvernance se fait sentir même aujourd’hui au Niger. Au lieu de servir la république, les hommes n’en font qu’à leurs poches.


J’étais un photographe, et je suis fier de l’avoir été

Un ancien Photographe
Un ancien Photographe

Dans la vie il y a des souvenirs dont on veut garder toujours. Ils sont en nous un passé glorieux dont on ne veut pas se séparer ou oublier. D’autres par contre ne nous rappellent rien. Ils constituent ce côté obscure de soi dont on veut coute que coute s’en débarrasser. Dans ma vie, j’ai été photographe. C’était à Abuja au Nigéria de 2003 à 2007. J’ai fait de la photographie pour payer les frais de mes études. Au début, j’ai fait un pseudo apprentissage d’un jour suivi d’un stage de 2 mois au près de mon oncle, qui lui était depuis longtemps dans le métier. C’était pour les 2e fois que je me rende à Abuja pour passer mes vacances. Au même moment, la situation académique était si difficile au pays que j’ai décidé de ne plus revenir et continuer à l’université Abdou Moumouni de Niamey mes cours de Géographie. J’étais en 2e année. Le nombre des étudiants est devenu pléthorique. Les salles de cours sont devenues insuffisantes. Pour avoir une place, il faut aller très tôt à la fac. Au restaurant universitaire c’est aussi la même chose. Mais, laquelle de ces 2 doit-on choisir ? Aller au restau tôt pour ne pas mourir de faim, ou aller tôt pour avoir une place dans l’amphithéâtre pour ne pas rater ses UV(unité de valeur)? voyant ce qui se passe, un jour un de nos enseignants nous dit : « l’universitaire n’est pas faite pour les enfants des pauvres. Si vous savez que vous n’avez pas de moyens, allez rejoindre Komabangou ».( C’était un site aurifère découvert il n y a pas longtemps) Quelle tristesse !  Nous étions allés à l’université à une période où les dirigeants de la 5e république menaient une guerre féroce contre les « longues études ». C’était en 2001.

En vacance chez mon oncle à Abuja, j’ai commencé à faire la photographie. Après une semaine j’ai pu verser une partie des frais d’inscription dans un institut d’Informatique. Aux heures libres, j’accroche ma camera. Wuse Zone 6 était mon champ d’action. A moins d’un an je suis devenu populaire. Je deviens en même temps le photographe du quartier. Je filme presque toutes les cérémonies des habitants de Zone 6. C’est en ce moment que j’ai fait la connaissance d’un certain Alaye dit « The Father ». C’est un Igbo, originaire du sud Nigéria. C’est un MC (Master of ceremony). Tout ce qui lui plaît, c’est de se faire photographier en compagnie d’une haute personnalité. Je devin automatiquement son photographe personnel.

Une photos prise à Yar Adua Center
Une photos prise à Yar Adua Center

La photographie était devenu mon gagne pain quotidian pendant tout mon séjour au Nigéria. Mais, le jour où j’ai pris ce travail au sérieux c’était au vernissage d’un livre sur la vie du vice président du sénat (Ibrahim Mantu). C’était à International Conference Center (centre international de conférence). La salle grouille de monde. Un communiqué sécuritaire obligeait à tout le monde de s’assoir, sauf les agents de presse ou les photographes. Le président Olusegun Obasajo sera de la partie. Il est le parrain même de la cérémonie. Aujourd’hui j’aurais même un président dan mes clichés, tout soliloquant. En ce moment précis, je réalise la portée de mon métier. Il n’est pas inutile comme le soutient un des grands frères. Je le connais bien. Nous sommes du même village ; nous avions fréquenté la même école. Il était toujours parmi les derniers. Pour lui la photographie c’est haram, illicite. Dans leur raillerie, un autre affirme que même si je fini ces études d’informatique, je ne trouverais pas du travail au Niger. Peu importe !

Petit à petit Alaye me fait découvrir Abuja. C’est coin chaud. Avec lui j’ai connu physiquement et filmé beaucoup d’hommes politiques nigérians. J’intègre aussi ce cercle de photographe d’Abuja. Ils sont nombreux et chacun avec sa compétence. Il y a des photographes des conférences, des mariages, ou de photos de passeport et des photographes ambulants. Ce qui est curieux dans ce métier, la plupart des photographes n’utilise pas leurs propres noms. Ils ont tous des sobriquets : AD ; Iron ; Sir Pe ; Ray ; DZ ; etc. Moi je n’ai pas de surnom, j’ai utilisé mon vrai nom : Usman. Je suis actuellement au Niger. Je ne travaille pour personne. Cependant, mon séjour au Nigéria et le photographe que j’était m’ont évité de basculer dans ce camp de jeunes diplômés qui comptent toujours sur l’état. Travaillé pour l’état n’est pas une fin en soi. J’ai ma propre entreprise que je dirige aujourd’hui. Et mes études aussi que j’ai faites mon permis d’être moi-même et en plus un blogueur chez Mondoblog.


Le ministre de l’énergie sans « énergie »

Ministre nigérien de l'énergieC’était le jeudi dernier, lors de la synthèse de la mission de pré évaluation la campagne agricole 2014, du ministre Nigérien, Foumakoye Gado, effectué du 7 au 13 novembre qu’une coupure d’électricité plongea toute la salle de la réunion de la communauté urbaine de Tahoua dans le noir. Les coupures d’électricités sont toujours fréquentes dans les villes africaines. A quand donc la dépendance de ces dernières en électricité ? L’incident de ce jour, n’est pas une surprise. Mais il est une car, c’est au moment où le ministre chargé de la question s’exprimait à l’assistance que cela s’était produit. C’était le gouverneur de la région qui a utilisé l’éclairage de son téléphone pour permettre au ministre de continuer son discours. Merci à la technologie ! A bat la mauvaise gouvernance ! Tous les Directeurs régionaux sont présents dans la salle. Cette dernière se loue à 100 000 F CFA a peu près 180 € par jours. Les responsables communaux étaient là. En fait tout le monde est là.

Une personne témoin de cet incident m’affirme que cela ne peut jamais arriver si c’était au temps du feu Seyni Kountché. Cette réunion est annoncée depuis, pourquoi la NIGELEC-Tahoua n’a pas tout mis en œuvre pour éviter un tel événement, ajoute t-il. Pourquoi une partie des frais de location de ce local n’est-elle pas utilisée pour acheter un groupe électrogène a fin de palier à cet éternel problème de coupure et autres délestages ?

Dans son discours, le ministre a tout dit sur la campagne agro-sylvo-pastorale et hydraulique dans les douze départements de la région de Tahoua. Mais il a oublié ce problème récurant d’électricité pour ceux qui ont la chance d’en avoir. Monsieur le ministre, une fois à Niamey, n’oublie pas de rappeler au Président Issoufou, l’électrification des zones rurales qu’il tente de faire c’est bien. Mais, les compteurs et les poteaux sont très insuffisants. Vous l’aviez remarqué de vous-même.

Mais dans tout ca, que serait le sort du Maire central de Tahoua et le DG régional NIGELEC s’ils avaient une autre coloration politique ? Beaucoup le diront sans vergogne qu’ils sont entrain de faire du sabotage. On dirait en fin que, les responsables municipales et régionaux ont oubliée cette opération de charme qui consiste à rendre toute la ville « neuve », une ville où tout va bien.