Le charo, est le sport violent du Niger
Chez-moi au Niger, chaque ethnie a son sport préféré. Certains sont d’une rare violence qu’ils sont interdits par les autorités. Aujourd’hui, au nom de la démocratie et de la liberté d’expression et de culte, ces sports continuent à être pratiqués. Parmi ces sports dangereux, on peut citer le charo, une discipline peulh qui reste est demeure parmi ces pratiques sportives ethniques sans adhérents externes.
On compte au moins 8 ethnies au Niger qui sont : les Hausa (les plus nombreux), les Touaregs, les Zarma, les Peulhs, les Kanouris, les Toubous, les Arabes et les Gourmantchés. Chacune a des activités sportives propres. Les Touaregs apprécient la course des chameaux. Si chez les Hausa la lutte traditionnelle est le sport roi les Peulhs se battent avec des gourdins. Un Peulh peut débourser une grosse somme pour s’approprier du bâton le plus spectaculaire.
Communément appelé « Fottingo » ce sport est pratiquement masculin. Il est pratiqué essentiellement par les jeunes pendant la période des récoltes, parfois lors de cérémonies de mariage ou de baptême. Cette discipline est un moyen pour les jeunes de prouver leur bravoure. Après la lutte traditionnelle au Niger, le charo rassemble aussi beaucoup de curieux. Le combat public se fait entre deux gaillards. L’un d’eux se déshabille et se tient au milieu de la foule. Après lui avoir remis ses amulettes, on lui sert bien la poitrine avec un pagne. Il soulève sa main haute, pour dire à son adversaire qu’il est prêt. Un pseudo arbitre est présent. Coup d’envoi du combat. L’attaquant frappe sans pitié l’aisselle de son adversaire. Le « battu » entonne des chants en défiant son « batteur ». Il lance aussi un morceau de fer au loin, pour montrer à la foule que les coups ne lui ont rien fait. Le combat s’achève en général au deuxième coup. Deux coups de gourdin sur la poitrine d’une seule personne et en même temps ! Rares sont ceux qui endurent une telle épreuve. A son tour, celui qui a donné les coups sera frappé le même jour lors d’une autre rencontre ou bien l’année prochaine. Tout dépend. S’il le désire, celui qui a été battu peut pardonner à son batteur en signe de respect.
Le boucher n’a pas été totalement pardonné
Lors d’une cérémonie d’élection d’un président de jeunesse (Mai Samari), des combats de charo sont organisés. Toute la journée, les jeunes Peulhs rivalisent et se lancent des défis à travers des joutes orales et physiques. Un boucher circulait en dehors de l’arène. Il vend de la viande dans une grosse tasse. Il passa derrière un groupe de jeunes combattants. Il s’assoit derrière eux, sous un gros arbre. Gagner par le son de flûte, subitement il arrache un bâton et frappa l’un des jeunes peulhs. Les témoins de la scène encouragèrent le boucher à finir son 2e coup, puisse le principe reconnait deux. Sans réfléchir aux conséquences, il donna un 2e coup à son cousin. Car de tradition au Niger, les peulhs sont les cousins des bouchers. Ce système de cousinage est très développé au pays. Une journée appelée cousinage à plaisanterie lui est même dédiée. Ainsi, en dehors du cousinage sanguin, il y a celui entre les ethnies. En cela les Hausa sont les cousins des Maouris. Les Kanouris ont pour cousins les peulhs, les touaregs avec les Djerma et ainsi de suite. Le peulh frappé réclame sa vengeance. On prépara, le boucher et l’installa dans la scène. Au premier coup, il est déjà à terre, sa tête dans le sable. Le charo, est un sport des initiés et demande une grande préparation physique, morale et mystique. Malgré que son adversaire est au chao, le type insiste à finir son 2e coup comme d’habitude. Le grand boucher est presque évanoui. On l’aspergeait d’eau et commença à agiter sa jambe. Il est vivant, interjeta la foule ! En ce temps, les sages, négocient, le jeune peulh à renoncer au 2e coup. Après plus d’une heure de négociation, il accepte de renoncer. En sanglots, il quitta même la cérémonie. Toute l’attention est portée sur le boucher qui est toujours par terre. Deux bras valides le soulèvent. Il ne peut plus tenir sur ses deux jambes. On nettoya le sable des yeux du malheureux boucher. Il vomi déjà du sang. Son pantalon est tout mouillé d’urine. Des morceaux de déjection commencèrent à tomber de son pantalon. Malgré les gens qui le surplombait, cela n’a pas empêché à un nuage de mouche d’élire demeure sur son derrière. Il a souillé, sa tenue criait les enfants et les jeunes filles. De toute façon, le boucher vient de commettre une faute grave. Pour un sédentaire, affronter un peulh en combat de charo ce n’est que de la pure folie et du suicide affirme le chef du village.
Lors de ces combats, on peut pardonner les coups en entier, mais jamais une partie. Une grande-mère nous racontait un jour, lors d’un combat de charo, un jeune combattant s’est désisté dès le premier coup de bâton. Il était face à un adversaire très redoutable. Ce dernier refuse et insiste à aller jusqu’au bout. Il refuse même de quitter l’arène. C’est en ce moment qu’une de ses sœurs entre prête à prendre le coup à la place de son frère. Pour elle c’est une honte, pour leur famille si son frère n’est pas capable de continuer. Quelqu’un doit laver ce t’affront et ils sont les seuls frères. Un combattant de charo digne de son nom est sans pitié. Il l’a frappa sans hésité. Mais selon la grande mère, le coup est d’une violence extrême qu’il abîma sa mamelle.
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